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Amérique Latine

Venezuela : Chavez superstar

Hugo Chavez le 4 octobre 2012 à Caracas

Hugo Chavez le 4 octobre 2012 à Caracas - -

Opéré deux fois depuis mi-2011 pour un cancer, le président sortant veut montrer qu’il va bien et a clos en grande pompe sa campagne, jeudi.

C’est sous des trombes d’eau que Hugo Chavez a prononcé son dernier discours de campagne, jeudi à Caracas. Dans une posture très stoïque -rappelant celle de François Hollande sous la pluie-, le président vénézuélien sortant a lancé des baisers à la foule, mimé un jeu de guitare et esquissé quelques pas de danse devant une foule acquise à sa cause.

Objectif de ce numéro politique savamment orchestré : gagner des points dans la course à la présidentielle vénézuelienne, dont le scrutin a lieu dimanche, et montrer qu'il se porte bien malgré ses deux opérations pour un cancer.

Jeunes femmes évanouies

Ni la chaleur de la matinée, ni le déluge qui s'est abattu sur la ville en début d'après-midi ne sont venus à bout de la patience de sympathisants, dont certains s'étaient levés au milieu de la nuit pour rallier Caracas en autocar depuis les Etats voisins et se masser sur l'avenue Simon Bolivar.

Impossible de savoir si Hugo Chavez a réuni plus de partisans que son opposant Henrique Capriles Radonski, dimanche dernier au même endroit. Mais une impressionnante marée rouge a envahi dès le début de matinée les 1.500 mètres de l'avenue Simon Bolivar et de nombreux axes adjacents, dans le centre bétonné et décrépi de Caracas. Avant même l'arrivée du candidat, des jeunes femmes étaient évacuées sur des civières, évanouies.

Pas de triomphalisme

Le président vénézuélien, au pouvoir depuis 13 ans, a ainsi voulu montrer qu'il était bel et bien guéri- après un lourd traitement contre le cancer, qui l'avait laissé affaibli et chauve- et capable de gouverner au moins jusqu'en 2019.

Toujours populaire grâce à son charisme et à de nombreux projets sociaux financés par la rente pétrolière, Hugo Chavez reste favori pour remporter un nouveau mandat, mais l'ex-gouverneur Capriles est parvenu ces dernières semaines à combler une partie de son retard dans les sondages, à la faveur d'une campagne marathon à travers le pays.

A une semaine de scrutin, M. Capriles pointait à une dizaine de points derrière le président sortant, donnant à ce scrutin des allures de test pour les "chavistes", qui dominent le Congrès et font toujours recette auprès des classes populaires.

Etonnamment prudent lors des derniers jours de la campagne, Hugo Chavez a invité ses partisans à "ne pas céder au triomphalisme". "Nous allons gagner, mais nous n'avons pas gagné", a-t-il prévenu.