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Amérique Latine

Venezuela: avec la crise économique, les femmes vendent leurs cheveux

Une femme se fait mesurer les cheveux pour les donner à des enfants touchés par le cancer au Venezuela (photo d'illustration)

Une femme se fait mesurer les cheveux pour les donner à des enfants touchés par le cancer au Venezuela (photo d'illustration) - LEO RAMIREZ / AFP

Face à la crise économique qui frappe le Venezuela, les habitants sont contraints de vivre au fil des pénuries des produits de première nécessité. Pour se faire un peu d'argent, les femmes se sont mises à vendre leurs cheveux.

Le Venezuela est toujours englué dans une profonde crise économique. En 2016, l'inflation devrait atteindre 475% selon le FMI, avant d'exploser à 1.660% en 2017. Pour faire face aux pénuries qui touchent le pays, les Vénézuéliens sont contraints d'adopter des mesures drastiques. Pour pouvoir acheter de la nourriture et des médicaments, les femmes vendent désormais leurs cheveux.

Vingt dollars pour des cheveux

Depuis le mois de septembre, 200 Vénézuéliennes font la queue chaque jour à la frontière colombienne pour vendre des mèches de cheveux. Fortune rapporte que des hommes interpellent les femmes en assurant "on achète des cheveux", qui sont ensuite revendus pour faire des perruques ou des extensions à Cali, une ville à l'ouest de la Colombie.

Toujours selon le site d'information, une femme a pu vendre ses cheveux mi-longs pour 60.000 pesos colombiens, soit environ 18,50 euros, l'équivalent du salaire minimum mensuel au Venezuela.

Dans le reportage ci-dessus, diffusé par Al Jazeera, une femme explique le faire "par nécessité". "Mais ils abusent aussi de nous, j'ai l'impression que mes cheveux ont été arrachés, ils m'ont laissée complètement chauve en dessous", témoigne-t-elle.

Une crise globale

La sortie de crise économique, devenue aussi politique, semble encore loin pour les Vénézuéliens. Les conséquences sur leur vie quotidienne sont désastreuses: ils doivent faire la queue pendant des heures devant les supermarchés et les pharmacies pour acheter des produits hors de prix. Les aliments, médicaments et l'électricité sont rationnés. Des pillages qui ont eu lieu en juin dernier ont entraîné 400 arrestations. 

Le président Nicolas Maduro refuse de reconnaître la légitimité de l'opposition qui domine pourtant le Parlement. Mardi, elle a annoncé son retrait du dialogue avec le gouvernement. Pourtant fin octobre, les deux parties s'étaient engagées à résoudre la crise politique et économique par la voie "pacifique". 

Mélanie Longuet