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Réclusion requise à Paris contre 14 accusés du régime Pinochet

Des peines de 15 à 20 ans de réclusion criminelle ont été requises vendredi à Paris contre 14 militaires et anciens dignitaires de la dictature d'Augusto Pinochet au Chili, jugés par défaut pour la disparition de quatre Français dans les années 1970. Le v

Des peines de 15 à 20 ans de réclusion criminelle ont été requises vendredi à Paris contre 14 militaires et anciens dignitaires de la dictature d'Augusto Pinochet au Chili, jugés par défaut pour la disparition de quatre Français dans les années 1970. Le v - -

PARIS (Reuters) - Des peines de 15 à 20 ans de réclusion criminelle ont été requises vendredi à Paris contre 14 militaires et anciens dignitaires de...

PARIS (Reuters) - Des peines de 15 à 20 ans de réclusion criminelle ont été requises vendredi à Paris contre 14 militaires et anciens dignitaires de la dictature d'Augusto Pinochet au Chili, jugés par défaut pour la disparition de quatre Français dans les années 1970.

Le verdict est attendu dans l'après-midi.

Les trois magistrats professionnels de la cour prononceront seuls le verdict, sans jurés populaires, car les accusés, qui dénient à la France le droit de les juger, ont refusé de se faire représenter à Paris par des avocats.

Ils encourent la réclusion à perpétuité. Cette procédure est vue comme historique à Paris, et la justice a tenu à filmer par décision spéciale l'audience pour en faire le premier procès mondial du régime.

L'avocat général Pierre Kramer a réclamé la plus forte peine de 20 ans de réclusion contre Manuel Contreras, 81 ans, ancien chef de la police secrète du pouvoir sous Pinochet, la Dina. Il est actuellement incarcéré au Chili.

Il réclame la même peine contre Pedro Espinosa Bravo, autre chef de la Dina, et Osvaldo Riveiro, un Argentin, qui travaillait aussi pour ce service dans son pays et aurait participé à des tortures.

Le dossier porte sur la disparition le 11 septembre 1973 de Georges Klein, conseiller au cabinet du président socialiste Salvador Allende, renversé ce jour-là par la junte militaire conduite par Augusto Pinochet.

Les disparitions d'Etienne Pesle le 19 septembre 1973 et de deux membres du Mouvement de la gauche révolutionnaire (Mir), Alphonse Chanfreau, le 30 juillet 1974, et Jean-Yves Claudet-Fernandez, le 1er novembre 1975, sont aussi examinées.

Lue à l'audience, l'ordonnance renvoyant les suspects en cour d'assises, rendue en 2007, a conclu à la nature criminelle du régime militaire.

"L'instruction a réuni de nombreuses pièces qui permettent d'établir que le président Augusto Pinochet, qui dirigeait directement la Dina, a conduit une politique tendant à éliminer et faire disparaître des adversaires politiques", peut-on lire.

La dictature a fait 3.197 morts et disparus, selon un rapport officiel remis au Chili en 1991, qui a aussi constaté la pratique systématique de la torture.

Mis en cause dans cette procédure ouverte en 1998, quand il était retenu à Londres à la demande de la justice espagnole, Augusto Pinochet fut visé par un mandat d'arrêt français, avant de mourir libre en 2006 à 91 ans dans son pays. Londres l'avait laissé partir en 2000 après 503 jours d'assignation à résidence.

Thierry Lévêque, édité par Gilles Trequesser