USA: les migrants attendront au Mexique pendant l'examen de leur demande d'asile

La mesure avait été annoncée fin décembre 2018. Au grand poste-frontière de Tijuana-San Ysidro, au sud de San Diego (Californie), elle est appliquée à partir de ce vendredi.

Le gouvernement américain impose désormais aux migrants sud-américains d'attendre au Mexique toute décision sur leur demande d'asile. La mesure est destinée à décourager l'immigration clandestine à la frontière sud.

Cette nouvelle politique avait été annoncée le 20 décembre 2018. Ce vendredi, elle est lancée au grand poste-frontière de Tijuana-San Ysidro, au sud de San Diego (Californie), selon un responsable du ministère de la Sécurité intérieure (DHS) qui a requis l'anonymat. 

Eviter l'immigration clandestine

Depuis un an, des dizaines de milliers de migrants en provenance d'Amérique centrale ont rejoint ce poste-frontière pour demander l'asile aux Etats-Unis. Le président Donald Trump veut éviter qu'ils demeurent sur le territoire américain et échappent à la surveillance des autorités pendant que leur cas est étudié.

Selon le DHS, ces migrants se fondent dans la société américaine et ne se présentent pas à leur rendez-vous avec les services d'immigration. Or, 80% des demandes d'asile de ces candidats à l'immigration - pour la plupart venus de pays pauvres et gangrenés par la violence comme le Honduras, le Guatemala et le Salvador - ne sont pas justifiées, explique le ministère.

Les statistiques officielles indiquent que 10,7 millions d'immigrés clandestins vivent actuellement aux Etats-Unis.

Délais dissuasifs

A ce jour, 800.000 demandes d'asile doivent encore été examinées par les autorités américaines. Les candidats à l'immigration renvoyés au Mexique pourraient donc attendre des mois, voire des années, avant qu'une décision soit prise sur leur cas.

Pour le gouvernement américain, il s'agit aussi de dissuader les migrants d'entamer le long voyage vers leur frontière sud. 

Les enfants non accompagnés ne seront cependant pas renvoyés au Mexique.

Clémentine Piriou avec AFP