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Mexique

Mexique: un maire épouse une femelle caïman lors d'un rituel ancestral

Víctor Hugo Sosa, maire de San Pedro Huamelula, au Mexique, épouse une femelle caïman dans le cadre d'une cérémonie vieille de 230 ans, le 30 juin 2023

Víctor Hugo Sosa, maire de San Pedro Huamelula, au Mexique, épouse une femelle caïman dans le cadre d'une cérémonie vieille de 230 ans, le 30 juin 2023 - Rusvel RASGADO / AFP

Le maire de San Pedro Huamelula, une communauté indigène mexicaine, a pris pour épouse une femelle reptile. Une tradition vieille de 230 ans.

Une jeune mariée au regard reptilien. Le maire Víctor Hugo Sosa de San Pedro Huamelula, communauté indigène chontal de l'isthme de Tehuantepec, situé au sud de l'État d'Oaxaca, au Mexique, a épousé vendredi une femelle caïman, lors d'un rite traditionnel pour demander prospérité et abondance pour ses concitoyens.

"J'accepte cette responsabilité car nous nous aimons: c'est ce qui est important, il ne peut y avoir de mariage si on ne s'aime pas. Nous nous aimons et j'accepte d'épouser la princesse", a déclaré solennellement le maire.

L'union entre un homme et une femelle caïman est célébrée dans cette ville depuis plus de 230 ans, pour commémorer le jour où deux ethnies de la région, les Huaves et les Chontales, se sont unies grâce à un mariage.

Une union pour "se connecter à la Terre Mère"

Dénommée Alicia Adriana, la jeune mariée reptile tenait le rôle de "la petite princesse" dans cette célébration ancienne et était vêtue d'une robe blanche aux passementeries argentées.

Selon la tradition, les différends entre deux villes ont pris fin avec le mariage du roi chontal, aujourd'hui représenté par le maire, et de la princesse huave, de San Mateo del Mar, incarnée par la reptile.

L'union permet de "se connecter à la Terre Mère. Pour demander pluies, germination des graines, toutes ces choses qui sont la paix, l'harmonie de l'homme chontal", explique Jaime Zárate, chroniqueur de San Pedro Huamelula.

La gueule toujours bien attachée

Avant la noce, Alicia Adriana est emmenée de maison en maison, vêtue d'une jupe verte, d'un huipil noir et d'une coiffe faite de rubans et de sequins colorés, pour que les habitants dansent avec elle. Sa gueule bien attachée, pour éviter les problèmes.

Joel Vásquez, pêcheur de la communauté, jette son filet et dit sa foi que le mariage favorise "une bonne pêche, pour qu'il y ait prospérité et pour trouver les moyens de vivre en paix et de bons équilibres".

Après le mariage, le maire danse avec son épouse au rythme de la musique traditionnelle de la ville. La danse se termine par un baiser qui scelle l'union entre le roi et la princesse. "Le mariage d'aujourd'hui nous rend très heureux, car nous célébrons ainsi l'union de deux cultures. La population est heureuse", a assuré Víctor Hugo Sosa.

J.D. avec AFP