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Amérique Latine

Meurtre de deux Françaises en Argentine: Gustavo Lasi condamné à 30 ans

Le procès de Gustavo Lasi et deux co-accusés à Salta, le 2 juin 2014.

Le procès de Gustavo Lasi et deux co-accusés à Salta, le 2 juin 2014. - -

Les deux co-accusés du principal accusé ont, eux, été acquittés. Gustavo Lasi a été reconnu coupable du viol et du meurtre de Houria Moumni et Cassandre Bouvier en Argentine en 2011. Les trois hommes encouraient la prison à perpétuité.

Le procès des meurtriers de Houria Moumni et Cassandre Bouvier, deux Françaises tuées en Argentine en 2011 a offert un dénouement inattendu: Gustavo Lasi a été reconnu coupable du double crime alors que ses co-accusés ont été acquittés.

Les juges ont estimé que Gustavo Lasi, 27 ans, sur qui pesaient le plus de preuves, a violé et tué les deux jeunes femmes. En revanche, ils ont estimé qu'il n'y avait pas de preuves suffisantes pour maintenir en prison Santos Vera, un jardinier de 34 ans, et Daniel Vilte, un maçon de 28 ans, qui sont sortis libres du palais de justice après 3 ans de prison préventive.

Après 10 semaines de procès, le verdict a surpris, car les trois accusés encouraient la réclusion criminelle à perpétuité et le tribunal de Salta est réputé pour sa sévérité. "Le verdict me parait juste. Cette sentence correspond à mon analyse sur les preuves. On n'a peut-être pas la vérité, mais on n'a pas fait d'erreur judiciaire", a réagi après la lecture du jugement Jean-Michel Bouvier, le père de Cassandre, au bord des larmes. "Le doute doit profiter à l'accusé", a-t-il toujours pensé.

Toute la lumière n'est pas faite

Gustavo Lasi, 27 ans, qui travaillait occasionnellement en tant que guide dans le parc de la Quebrada de San Lorenzo où les jeunes femmes ont été retrouvées mortes, a reconnu un seul des deux viols, en fin de procès, même si son empreinte ADN a été relevée sur les deux cadavres. Il a catégoriquement nié les meurtres alors qu'il s'est rendu dans le parc en possession d'une des armes du crime, un fusil avec lequel il allait chasser des pigeons et met en cause les deux autres accusés.

L'après-midi du 15 juillet 2011, il dit avoir suivi Daniel Vilte et Santos Vera, deux travailleurs journaliers qu'il connait depuis l'enfance, qui se sont approchés des deux Françaises pour leur voler appareil photo et téléphone portable. Après avoir violé l'une d'elles, il a affirmé la semaine dernière avoir quitté le belvédère du parc, laissant Vilte et Vera avec les touristes encore en vie. Il n'a rien vu, rien entendu, rien su sur leur sort, selon un récit qui a insupporté les familles des victimes. Vera comme Vilte ont répété lundi matin qu'ils étaient étrangers au crime et qu'ils se demandaient pourquoi ils étaient assis sur le banc des accusés.

Faute d'aveux des accusés, faute de témoin capable de fournir des éléments-clés, le procès n'a pas permis de faire toute la lumière sur les crimes.

A. G. avec AFP