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Amérique Latine

Le sommet Rio+20 s'ouvre sur une nuée de critiques

La présidente brésilienne Dilma Rousseff a accueilli mercredi sous un ciel pluvieux la centaine de chefs d'Etat et de gouvernement, dont François Hollande, venus participer au sommet de Rio+20, alors que le projet de déclaration finale suscite déjà des cr

La présidente brésilienne Dilma Rousseff a accueilli mercredi sous un ciel pluvieux la centaine de chefs d'Etat et de gouvernement, dont François Hollande, venus participer au sommet de Rio+20, alors que le projet de déclaration finale suscite déjà des cr - -

RIO DE JANEIRO (Reuters) - La présidente brésilienne Dilma Rousseff a accueilli mercredi sous un ciel pluvieux la centaine de chefs d'Etat et de...

RIO DE JANEIRO (Reuters) - La présidente brésilienne Dilma Rousseff a accueilli mercredi sous un ciel pluvieux la centaine de chefs d'Etat et de gouvernement venus participer au sommet de Rio+20, alors que le projet de déclaration finale suscite déjà des critiques pour son manque d'ambition.

Pressés par le Brésil d'aboutir à un projet de texte final avant l'arrivée des chefs d'Etat mercredi à Rio, les négociateurs de plus de 190 pays ont fini par s'entendre mardi, après des mois de discussions, sur un texte que nombre d'observateurs et de participants jugent creux et décevant.

Rio+20 était pourtant censé définir des "objectifs de développement durable" clairs pour guider l'action publique à travers le monde, alors que le Protocole de Kyoto arrive cette année à échéance. Il survient vingt ans après le Sommet de la Terre de Rio qui avait donné le "la" en imposant l'environnement sur l'agenda politique mondial.

Une centaine de chefs d'Etat et de gouvernement se sont donné rendez-vous à Rio mais l'absence de certains noms, comme celui de Barack Obama, va peser sur Rio+20.

Jugé trop flou et peu ambitieux, le projet de déclaration ne mentionne ni calendrier ni objectif chiffré et appelle les pays à poursuivre leurs "objectifs de développement durable", une série d'objectifs vagues sur l'environnement, la croissance économique et l'insertion sociale.

"Le fait que personne dans cette pièce où est adoptée le texte ne soit content est révélateur. Cela prouve à quel point il est creux", avait commenté sur Twitter la commissaire européenne pour le climat, Connie Hedegaard, avant l'ouverture du sommet.

Le texte comprend "trop de 'prend note' et 'réaffirme' et trop peu de 'décide' et 's'engage'", a-t-elle ajouté.

Un sentiment que l'on retrouve dans les propos du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, qui a déclaré à l'ouverture: "Laissez-moi m'exprimer en toute franchise : nos efforts n'ont pas été à la mesure des défis qui nous attendent. La nature n'attend pas. Elle ne négocie pas avec les humains".

Même certains dirigeants, dont les négociateurs sont pourtant tombés d'accord sur le projet, le trouvent vidé de ses points clés. "Je suis déçu que ne soyons pas allés plus loin", a déclaré le vice-Premier ministre britannique, Nick Clegg.

Au sud de Rio, loin du sommet officiel, où s'étendent de gigantesques salles de conférence semblables à des entrepôts, des manifestants ont fait entendre leur mécontentement mercredi.

Organisations de la société civile, militants écologistes, associations et partis politiques ont défilé sous une bruine persistante pour appeler les chefs d'Etat à des engagements plus courageux.

Paulo Prada et Valerie Volcovici; Bertrand Boucey, Julien Dury et Hélène Duvigneau pour le service français