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Amérique Latine

L'armée vénézuélienne menace d'occuper les entreprises en grève

Des opposants au président Maduro lors d'une manifestation le 26 octobre 2016 à Caracas, au Venezuela

Des opposants au président Maduro lors d'une manifestation le 26 octobre 2016 à Caracas, au Venezuela - Federico Parra - AFP

Le pouvoir vénézuélien a annoncé mercredi que l'armée et les travailleurs prendraient le contrôle des entreprises qui se joindraient à la grève générale convoquée par l'opposition vendredi.

"J'en ai parlé avec le président: entreprise qui s'arrête, entreprise prise par les travailleurs et les forces armées", a déclaré à la télévision Diosdado Cabello, député et président du parti socialiste vénézuélien, considéré comme le numéro deux du camp du président Nicolas Maduro." 

L'opposition souhaite le départ du président

L'opposition, majoritaire au Parlement depuis le mois de janvier, veut obtenir le départ du président et a appelé à une grève générale de douze heures vendredi.

"Il n'y aura pas de retour en arrière possible, nous allons voir comment se passeront les choses (...), mais nous ne laisserons pas s'installer le chahut et nous verrons, messieurs les patrons, si vous allez vous mettre en grève ou si vous allez décider de travailler avec le gouvernement, pour la patrie", a ajouté le député Diosdado Cabello.

Le pouvoir vénézuélien en place et le président Nicolas Maduro accusent régulièrement les entreprises d'être alliées avec l'opposition "de droite" pour déstabiliser le gouvernement, dans le cadre d'une "guerre économique".

Un policier tué lors de manifestations

Mercredi, des centaines de milliers de manifestants ont envahi les rues de Caracas à l'appel de l'opposition alors que la tension est à son comble dans le pays et que les deux camps s'accusent mutuellement de coup d'État. Au cours des rassemblements, plus de 20 personnes ont été blessées, dont quatre par balles. Un policier a été tué et deux autres blessés à l'issue d'affrontements

Ce pays d'Amérique du Sud est en crise depuis plusieurs mois et au bord du chaos. Avec la baisse des cours pétroliers, les pénuries alimentaires sont quotidiennes. Les rayons des supermarchés sont vides, les produits de première nécessité rationnés, les coupures d'électricité fréquentes, les hôpitaux privés d'eau ou de médicament et l'inflation devrait même atteindre 720% cette année. 

Céline Hussonnois-Alaya avec AFP