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Haïti

Haiti: démission du Premier ministre Laurent Lamothe

Le Premier ministre Laurent Lamothe (au premier plan) et le président haitien Michel Martelli, le 17 octobre,  Port-au-Prince.

Le Premier ministre Laurent Lamothe (au premier plan) et le président haitien Michel Martelli, le 17 octobre, Port-au-Prince. - Hector Retamal - AFP

Laurent Lamothe, Premier ministre de Haiti, a annoncé dimanche sa démission sur Twitter.

Le Premier ministre de Haiti Laurent Lamothe a annoncé sa démission dimanche alors que le pays est secoué par une grave crise politique, dans un message publié par un tweet du ministère de la Communication.

"Je quitte mes fonctions de Premier ministre ce soir avec le sentiment du devoir accompli", a déclaré Laurent Lamothe lors d'une intervention télévisée reproduite sur le compte Twitter officiel du ministère de la Communication.

Crise politique

Une violente crise politique secoue actuellement le pays. Vendredi, le président Michel Martelly avait annoncé que le Premier ministre était "prêt à démissionner", pour trouver une issue à cette crise politique. Je le félicite pour son courage et sa détermination à aider Haïti", avait-t-il ajouté.

Depuis plusieurs semaines, des formations de l'opposition manifestent pour réclamer la démission du chef du gouvernement, un ami personnel du chef de l'Etat, dont le départ est également réclamé par d'autres groupes politiques.

Dictature

La commission avait aussi suggéré la formation d'un gouvernement de consensus avec des membres de l'opposition, et la nomination d'un nouveau conseil électoral en vue de l'organisation des élections législatives et municipales, en retard de trois ans.

Le président haïtien avait garanti que dès lundi il allait commencer à rencontrer les acteurs concernés par ces recommandations.

Le pouvoir en place n'est pas parvenu à organiser de scrutin fin octobre comme il l'avait envisagé et le mandat du Parlement haïtien prend fin le 12 janvier. L'arrivée à expiration de ce mandat est susceptible de créer un vide politique qui permettrait au président Martelly de diriger le pays par décrets. L'opposition, qui a appelé à deux journées de manifestations, est entrée dans un bras de fer avec le président Martelly, qu'elle accuse de vouloir instaurer une dictature en Haïti.

Manifestants

Vendredi, plusieurs milliers de personnes ont défilé dans les rues de la capitale pour réclamer le départ de Michel Martelly et Laurent Lamothe, avant d'être dispersées violemment par la police quand des manifestants ont tenté de forcer un barrage pour entrer devant le palais présidentiel.

Les Etats-Unis ont de nouveau réclamé vendredi la tenue d'élections le plus rapidement possible en Haïti, où ont été dépêchés deux diplomates et où l'ambassadrice américaine a rencontré des dirigeants de l'opposition.

M. R. avec AFP