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Amérique Latine

France et Mexique veulent tourner la page de l'affaire Cassez

François Hollande et le président mexicain élu, Enrique Peña Nieto, reçu mercredi à l'Elysée, ont déclaré laisser entre les mains de la justice mexicaine l'affaire Florence Cassez, qui empoisonne depuis des années les relations entre leurs deux pays. /Pho

François Hollande et le président mexicain élu, Enrique Peña Nieto, reçu mercredi à l'Elysée, ont déclaré laisser entre les mains de la justice mexicaine l'affaire Florence Cassez, qui empoisonne depuis des années les relations entre leurs deux pays. /Pho - -

PARIS (Reuters) - François Hollande et le président mexicain élu, Enrique Peña Nieto, ont déclaré mercredi laisser entre les mains de la justice...

PARIS (Reuters) - François Hollande et le président mexicain élu, Enrique Peña Nieto, ont déclaré mercredi laisser entre les mains de la justice mexicaine l'affaire Florence Cassez, qui empoisonne depuis des années les relations entre leurs deux pays.

Les deux dirigeants, élus respectivement en mai et en août, ont exprimé le voeu d'ouvrir une "nouvelle page" dans les relations entre la France et le Mexique, où François Hollande compte se rendre en 2014.

Arrêtée en décembre 2005, la Française Florence Cassez, 37 ans, a été condamnée en 2008 à soixante ans de prison pour complicité d'enlèvement au terme d'une procédure contestée, accusation qu'elle rejette catégoriquement.

"Ce que je peux dire dès maintenant, c'est que nous respecterons scrupuleusement la décision ou les décisions qui seront prises par la Cour suprême de justice", a déclaré Enrique Peña Nieto lors d'une déclaration à la presse à l'Elysée.

"Je pense que cela a trop marqué les relations entre nos deux pays dernièrement", a-t-il ajouté, exprimant sa volonté de "passer à autre chose".

François Hollande lui a fait écho, déclarant que les principes posés par son homologue étaient "également ceux de la France: l'indépendance de la justice".

"Nous faisons confiance à la Cour suprême pour en terminer avec cette situation que nous jugeons douloureuse mais qui est dans la main et entre les seules mains de la justice mexicaine", a-t-il dit.

GENDARMERIE

En 2009, le président français Nicolas Sarkozy avait vainement tenté de négocier au Mexique le transfert en France de Florence Cassez.

Deux ans plus tard, sa volonté de lui dédier l'Année du Mexique en France a provoqué la colère des autorités mexicaines et conduit à l'annulation de cette manifestation culturelle.

Depuis son arrivée au pouvoir, François Hollande met en avant l'indépendance de la justice mexicaine dans cette affaire, visiblement soucieux de réconciliation avec le Mexique, puissance d'Amérique du Nord de 115 millions d'habitants.

François Hollande et Enrique Peña Nieto, qui ont déjeuné ensemble à l'Elysée en compagnie de leurs compagne et épouse, ont émis le souhait de développer les échanges commerciaux, culturels et en matière d'éducation.

Le président mexicain a souhaité une coopération avec la France pour la mise en place d'une gendarmerie dans son pays, où la population est confrontée à la violence, notamment liée au trafic de drogue.

"Le modèle traditionnel français de la gendarmerie est le bon modèle", a-t-il estimé.

Selon ce dernier, France et Mexique souhaitent la mise en place d'un Conseil de haut niveau qui réunirait des personnes des secteurs public et privé afin de réfléchir au développement des relations entre Paris et Mexico.

François Hollande a accepté l'invitation de son hôte de se rendre au Mexique en 2014, ce qui correspondra au cinquantenaire d'une tournée du général de Gaulle en Amérique latine.

Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse