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Amérique Latine

Face à la canicule, une école argentine autorise ses élèves à venir en maillot de bain en cours

La direction de l'établissement scolaire insiste sur le fait que ces mesures ne sont pas un jeu et ont une portée éducative importante.

L'Argentine suffoque. Depuis maintenant près de deux semaines, le pays d'Amérique du Sud est touché par une vague de chaleur. A l'échelle du pays, c'est l'été le plus chaud depuis 1961, et les statistiques continuent de se réécrire pour un mois de mars: 38°C le 3 mars à Buenos Aires, selon le Service de météorologie national (SMN), soit la température la plus haute jamais enregistrée à cette date.

À situation inédite, solutions insolites. Une école de Rosario a décidé d'autoriser les enfants à venir en maillot de bain pour pouvoir les asperger à la récréation, ont rapporté lundi des médias locaux. Un bon compromis, alors que d'autres écoles du pays ont choisi de garder porte close le temps que le mercure redescende.

"On a envoyé un mot aux familles pour leur dire qu’à partir d’aujourd’hui, l’uniforme ne sera plus obligatoire jusqu’à ce que l’alerte soit terminée. À la place, on encourage les enfants à venir avec des vêtements confortables, ils peuvent venir en maillot de bain, en sandales, avec des vêtements légers par-dessus", explique à BFMTV Marian Sanchez, directrice de l’établissement scolaire Francisco Gurruchaga.

Pas un jeu

À cette mesure, il faut ajouter que les élèves, à plusieurs moments de la journée, sortent dans la cour de récréation afin de se rafraîchir à l'aide d'un tuyau d'arrosage. Une manière également d'aborder avec eux la problématique du changement climatique.

"Il faut voir cela du point de vue de l'apprentissage", a déclaré la directrice Marian Sanchez, cette fois-ci au média La Capital. "Nous n'avons jamais vu (une chaleur) pareille, et l'école doit apporter une réponse", a-t-elle souligné.

"Les élèves se rafraîchissent avec un tuyau d’arrosage sur la tête, je veux être claire, ils se rafraîchissent, ils ne jouent pas avec l’eau courante", prévient-elle encore.

Vague de chaleur sans précédents

Outre les températures élevées, cette vague de chaleur apporte son lot d'inconvénients. Dans de nombreux quartiers de l'agglomération de Buenos Aires, les coupures d'électricité, pas inhabituelles l'été, se succèdent sous la forte demande sur le réseau, à l'image des 200.000 foyers sans électricité le 10 février, une journée particulièrement chaude.

"Une vague de chaleur, ça entre dans la variabilité climatique normale. Mais avec le changement climatique, des vagues plus persistantes et plus intenses sont observées partout. Et en Argentine, elles se produisent aussi en Patagonie", explique Enzo Campetella, un expert météorologue indépendant. Le 9 février le mercure avait atteint 42°C en Patagonie.

De fait, la vague de chaleur est non seulement anormale pour un mois de mars, mais aussi du fait de "sa durée, sept jours à Buenos Aires" au lieu de trois en moyenne, souligne Cindy Fernandez, météorologue du SMN.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV