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Amérique Latine

Équateur: après une prise d'otage en direct, le président déclare le pays en état de "conflit armé interne"

Le président de l'Equateur Daniel Noboa reconnaît ce mardi 9 janvier dans un décret "l'existence d'un conflit armé interne" et ordonne "la mobilisation et l'intervention des forces armées et de la police nationale".

Le président de l'Équateur Daniel Noboa a déclaré son pays en état de "conflit armé interne" et ordonné la "neutralisation" des groupes criminels impliqués dans le narcotrafic, selon un décret rendu public mardi.

Ce décret présidentiel reconnaît "l'existence d'un conflit armé interne" et ordonne "la mobilisation et l'intervention des forces armées et de la police nationale (...) pour garantir la souveraineté et l'intégrité nationale contre le crime organisé, les organisations terroristes et les belligérants non-étatiques".

Le président Noboa ordonne également la "neutralisation" de tous ces groupes criminels, dont il fournit une liste exhaustive: "Aguilas, AguilasKiller, Ak47, Caballeros Oscuros, ChoneKiller, Choneros, Covicheros, Cuartel de las Feas, Cubanos, Fatales, Ganster, Kater Piler, Lagartos, Latin Kings, Lobos, Los p.27, Los Tiburones, Mafia 18, Mafia Trébol, Patrones, R7, Tiguerones".

Évasion de l'ennemi public numéro 1

Ces bandes criminelles, pour la plupart de simples gangs de rues il y a encore quelques années, sont devenus les acteurs sanglants du narcotrafic aux tentacules internationales, à mesure que l'Équateur s'est converti en principal point d'exportation de la cocaïne produite au Pérou et en Colombie voisine. Le pays est aujourd'hui ravagé par la violence de ces gangs et des narcotrafiquants.

Ce mardi, plusieurs journalistes et autres employés d'une télévision publique équatorienne ont été pris en otage en direct par des hommes armés.

Ennemi public numéro 1, le chef des Choneros (un gang d'environ 8.000 hommes, selon les experts), Adolfo Macias, alias "Fito", s'est évadé dimanche de la prison de Guayaquil, précipitant une crise sécuritaire sans précédent dans le pays, défi majeur pour le président Noboa, 36 ans, élu en novembre dernier sur la promesse de rétablir la sécurité.

Le chef de l'État souligne, dans le dernier point de son décret, la nécessité pour les forces armées d'agir "en vertu du droit humanitaire international et dans le respect des droits de l'Homme".

A.G avec AFP