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Amérique Latine

Des avocats pointent la conception de l'A330 du Rio-Paris

Un morceau d'épave du vol AF447 qui s'est abîmé en mer le 1er juin 2009 faisant 228 morts. Un collectif d'avocats français et brésiliens des familles de victimes du vol Rio-Paris annonce avoir assigné Air France et Airbus en référé devant la justice franç

Un morceau d'épave du vol AF447 qui s'est abîmé en mer le 1er juin 2009 faisant 228 morts. Un collectif d'avocats français et brésiliens des familles de victimes du vol Rio-Paris annonce avoir assigné Air France et Airbus en référé devant la justice franç - -

PARIS (Reuters) - Un collectif d'avocats français et brésiliens des familles de victimes du vol Rio-Paris annonce avoir assigné Air France et Airbus...

PARIS (Reuters) - Un collectif d'avocats français et brésiliens des familles de victimes du vol Rio-Paris annonce avoir assigné Air France et Airbus en référé devant la justice française en mettant en cause la conception même de l'avion.

Une démarche similaire, visant à rechercher la vérité sur les causes de l'accident qui a fait 228 morts en juin 2009 et à obtenir des provisions d'indemnisations, sera engagée prochainement devant la justice brésilienne, a déclaré un de leurs porte-parole à Reuters.

Le référé en France a été déposé le 13 mai devant le tribunal de grande instance de Toulouse.

Libération publie vendredi des extraits d'un rapport d'experts saisis par les juges chargés du dossier qui tend, selon le quotidien, à dédouaner les pilotes, mis en cause dans plusieurs articles de presse cette semaine.

L'A330 qui reliait Rio à Paris a été victime le 1e juin 2009 du givrage, à haute altitude, des sondes Pitot de vitesse.

Les experts ont analysé neuf incidents similaires survenus chez Air France dans les mois précédents, et interrogé tous les pilotes concernés, précise Libération.

"A l'époque, les équipages "n'étaient pas préparés à les affronter", faute d'"information" et d'"entraînement". De plus, les procédures conçues par Airbus pour résoudre le problème étaient à la fois difficiles à "appliquer" par les pilotes et "pas spécifiquement adaptées" à la situation.

Or, malgré les 25 incidents rapportés avant le crash, Airbus et Air France n'ont pas corrigé ces problèmes.

THESE D'UNE DEPRESSURISATION

Selon une source judiciaire, ces éléments expliquent la mise en examen d'Air France et d'Airbus par les juges.

Le Bureau d'enquêtes et d'analyse (BEA) doit publier vendredi une note d'information très attendue sur les premières constatations factuelles résultant de l'exploitation des enregistrement des boîtes noires de l'appareil.

L'un de ses responsables a indiqué la semaine dernière à la presse qu'une première lecture ne montrait pas de "dysfonctionnement majeur" sur l'avion, un A330 d'Airbus.

Mais le collectif d'avocats franco-brésilien à l'origine d'une action en référé dit s'appuyer sur une thèse étayée par des experts indépendants, "qui tend à démontrer que la conception de l'avion aurait eu un rôle non négligeable dans la survenance de la catastrophe".

Pour appuyer leur action, ces familles et leurs avocats ont fait analyser par un cabinet privé les données transmises à Air France par le système Acars durant les quatre dernières minutes précédant la disparition du vol AF 447 le 1er juin 2009.

Ces messages révèlent une série importante de dysfonctionnements critiques dans une zone de turbulences, "rendant l'avion incontrôlable et ayant engendré une dépressurisation rapide de l'appareil", dit le rapport de ces experts.

Cette dépressurisation serait due "à une fuite d'air comprimé provenant de l'habitacle de l'appareil à la suite de la perte de la dérive, arrachée sous l'effet de la vitesse (environ 900 km/h) et de la panne du limitateur de débattement de la gouverne de direction signalée à 2h10 (UTC) par les messages ACARS", lit-on dans ce rapport.

Toujours selon ces experts, la dépressurisation aurait été tellement importante et rapide qu'elle aurait engendré une explosion, entraînant une destruction d'une partie arrière du fuselage de l'avion.

L'action engagée à Toulouse et au Brésil vise donc "la reconnaissance de la responsabilité d'Air France en tant que transporteur et celle d'Airbus au regard du rôle non négligeable de la conception et du fonctionnement de l'avion dans la survenance de la catastrophe."

Gérard Bon, édité par Eric Faye