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Dégel Cuba-Etats-Unis: Fidel Castro soutient son frère mais reste méfiant

L'ex-président cubain Fidel Castro sur un mur de la Havane

L'ex-président cubain Fidel Castro sur un mur de la Havane - YAMIL LAGE - AFP

L'ex-président cubain Fidel Castro, qui n'est pas apparu en public depuis plus d'un an, a écrit lundi dans une lettre qu'il ne faisait pas confiance aux Etats-Unis mais qu'il ne rejetait pas pour autant le rapprochement avec Washington.  

Un an qu'il était muet. Le "Lider maximo" cubain Fidel Castro est revenu sur le devant de la scène mardi en émettant des réserves sur la confiance à accorder à l'ancien ennemi américain, sans toutefois rejeter le dégel opéré ces dernières semaines entre La Havane et Washington après 60 ans d'embargo.

"Je n'ai pas confiance dans la politique des Etats-Unis, et je n'ai échangé aucun mot avec eux, mais cela ne signifie à aucun moment un rejet d'une solution pacifique aux conflits", a déclaré l'ex-chef d'Etat de 88 ans dans un courrier lu sur l'antenne de la télévision d'Etat. 

La publication de la missive survient quatre jours après de premières discussions officielles de haut niveau entre les deux pays depuis plusieurs décennies. Ces pourparlers ont ouvert la voie au rétablissement des relations diplomatiques rompues en 1961 entre les deux pays.

L'hommage à Raul: "Des mesures pertinentes"

Dans cette lettre adressée à une fédération d'étudiants, le père de la révolution cubaine - qui avait cédé le pouvoir à son frère Raul à partir de 2006 pour raisons de santé - a manifesté son appui à la politique de son successeur. "Le président de Cuba a pris les mesures pertinentes au regard de ses prérogatives (...) Nous défendrons toujours la coopération et l'amitié entre tous les peuples du monde, y compris nos adversaires politiques", a déclaré Fidel Castro dans ce long message daté de lundi.

Ce texte lève ne partie le voile sur sa vision de la normalisation des relations avec les Etats-Unis, pays que Fidel Castro, à la santé désormais fragile, n'a cessé de fustiger pendant des décennies. D'autant que son silence avait été remarqué au moment de l'annonce le 17 décembre, puis lors du retour au pays d'agents cubains libérés par Washington.

"J'ai lutté et je continuerai à lutter"

Lue sur l'antenne de la télévision nationale par Randy Perdomo, président de la Fédération estudiantine universitaire, le courrier évoque divers thèmes, allant des inégalités dans la Grèce antique aux campagnes militaires cubaines en Afrique dans les années 1970 et 1980, avant de conclure sur les relations avec le vieil ennemi américain.

Le long de son récit, Fidel Castro revient aussi sur ses années d'étudiant et de révolutionnaire jusqu'à son arrivée au pouvoir en 1959. "J'ai lutté et je continuerai à lutter (pour la dignité humaine) jusqu'à mon dernier souffle", a-t-il conclu.

La dernière sortie en public du Lider Maximo remonte à plus d'un an. Le 8 janvier 2014, il s'était rendu à l'inauguration de la galerie d'un ami de longue date. Cette brève apparition avait donné lieu aux dernières images filmées du "Comandante". Il était alors apparu voûté et semblait rencontrer des difficultés pour se déplacer, s'aidant d'une canne et du bras de son médecin personnel.

S.A. avec AFP