BFMTV
Amérique Latine

Cuba: Raul Castro prêt à discuter sans tabous avec Barack Obama et les Etats-Unis

Raul Castro lors de son discours à la télévision cubaine le 17 décembre 2014

Raul Castro lors de son discours à la télévision cubaine le 17 décembre 2014 - Cuban TV - AFP

De premiers entretiens officiels sont prévus dès janvier pour poser les jalons d'un rétablissement des relations diplomatiques entre Cuba et les Etats-Unis. Les questions de l'embargo américain et de la présence de l'île dans la liste des états terroristes sont au coeur des échanges entre les deux camps.

Le président cubain Raul Castro s'est dit prêt samedi à n'écarter aucun sujet dans le cadre du dialogue avec Washington, tout en rappelant que Cuba veillerait au respect de son système politique en marge du rapprochement avec les Etats-Unis. Mercredi, les chefs d'Etat américain et cubain avaient fait l'annonce historique d'une volonté mutuelle de normaliser les relations diplomatiques entre leurs deux pays après plus de 50 ans de brouille.

L'"ouverture d'un nouveau chapitre"

"Le peuple cubain salue cette décision juste du président des Etats-Unis Barack Obama. Elle entérine la levée d'un obstacle aux relations entre nos pays" et marque "l'ouverture d'un nouveau chapitre", a clamé Raul Castro dans son traditionnel discours de clôture de la session parlementaire semestrielle. De premiers entretiens officiels sont prévus dès janvier pour poser les jalons d'un rétablissement des relations diplomatiques entre Cuba et les Etats-Unis, qui ont procédé pendant 18 mois à des tractations ultra-secrètes pour concrétiser ce dégel.

"Nous réitérons notre disposition au dialogue" autour "de n'importe quel thème, de tout ce dont on voudra parler au sujet de Cuba, mais aussi des Etats-Unis", a déclaré Raul Castro tout en réaffirmant sa fermeté sur des sujets relevant selon lui de la souveraineté nationale. "Nous veillerons (...) au respect de notre indépendance nationale et de notre autodétermination", a-t-il averti, citant son frère Fidel, auquel il a succédé à partir de 2006.

Vers une levée de l'embargo?

Comme dans son allocution solennelle de mercredi, Raul Castro a rappelé samedi que "l'essentiel, la fin de l'embargo économique, commercial et financier contre Cuba, restait à régler". Promis par Barack Obama, le débat sur la levée de l'embargo imposé depuis 1962 par le président John Kennedy promet en effet d'être très délicat, le Congrès américain y étant globalement hostile. Et les Républicains, qui contrôleront dès janvier les deux chambres du parlement, ont déjà averti de leur farouche opposition à tout retour en arrière.

Dans l'immédiat, Raul Castro dit compter sur Barack Obama pour qu'il "exploite avec détermination ses prérogatives de président afin de modifier substantiellement l'application de l'embargo sur les aspects pour lesquels l'approbation du Congrès n'est pas nécessaire". De même, il a exhorté son homologue à "revenir sur la mention injustifiable de Cuba sur la liste des pays soutenant le terrorisme international", question que Barack Obama s'est aussi engagé à examiner.

S.A. avec AFP