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Amérique Latine

Cuba amnistie 3.522 prisonniers avant la visite du pape François

L'autel pour le pape François en construction à Cuba, le 26 août 2015

L'autel pour le pape François en construction à Cuba, le 26 août 2015 - Adalberto Roque - AFP

Dans le cadre de la visite sur l'île du pape François prévue du 19 au 22 septembre, les autorités ont prévu de libérer 3.522 prisonniers. La décision sera effective dans 72 heures.

Les autorités cubaines ont décidé d'amnistier 3.522 prisonniers, un geste sans précédent depuis l'arrivée au pouvoir du régime castriste, à l'occasion de la visite sur l'île du pape François prévue du 19 au 22 septembre, a annoncé vendredi le quotidien d'Etat Granma. Le Conseil d'Etat, organe suprême de l'exécutif cubain, "a décidé à l'occasion de la visite de sa sainteté le pape François de libérer 3.522 prisonniers, comme lorsque étaient venus Jean Paul II (en 1998) et Benoît XVI" (en 2012).

Meurtriers, violeurs, pédophiles...maintenus en détention

L'organe officiel du Parti communiste cubain rappelle que La Havane avait déjà élargi près de 3.000 prisonniers avant la visite de Benoît XVI en 2012 et environ 300 un mois après celle de Jean-Paul II en 1998. Parmi les bénéficiaires de cette amnistie figurent des détenus âgés de plus de 60 ans ou de moins de 20 ans sans antécédents pénaux, les malades chroniques, les femmes, ceux dont la liberté conditionnelle prend fin en 2016 et des étrangers dont le pays garantit l'extradition. Sauf quelques "exceptions humanitaires", sont maintenus en détention les auteurs d'assassinats, meurtres, viols, actes pédophiles, trafic de drogue, violences et atteintes la sûreté de l'Etat. Cette décision sera effective dans 72 heures.

Des relations avec l'Eglise plus détendues

En 2012, la population carcérale était estimée à environ 57.000 dans 200 centres de détention. Après des années de fortes tensions, les relations entre l'Eglise et les autorités cubaines se sont progressivement détendues dans les années 2000, après la visite de Jean-Paul II. Et en 2010, le cardinal Jaime Ortega, chef de l'Eglise cubaine, avait mené une médiation décisive pour la libération de dissidents. Depuis la libération de 53 prisonniers dans le cadre du récent dégel avec les Etats-Unis, il n'existe officiellement plus de prisonniers politiques dans les prisons du pays, alors que la Commission cubaine des droits de l'homme (CCDH, interdite mais tolérée par les autorités) en dénombre une soixantaine.

la rédaction avec AFP