Crash Rio-Paris: des indemnisations «au salaire»

Alors que le navire transportant 104 dépouilles françaises de victimes du vol Rio-Paris est arrivé ce jeudi à Bayonne, les familles sont toujours en plein processus d'indemnisation. Celle-ci se fera en fonction du revenu des disparus. Étonnante de prime abord, la procédure est pourtant classique.

Le retour en France des dépouilles qui avaient été remontées de l'épave du vol AF447 (dans lequel 228 personnes ont péri en juin 2009) est une étape tout aussi capitale que douloureuse pour les familles. Plus de deux ans après le crash de l'Airbus, elles se trouvent toujours en plein processus d'indemnisation. Parfois loin des considérations affectives, les critères considérés pour évaluer les préjudices peuvent apparaître fort surprenants pour un profane.

« L'indemnité versée correspond tout simplement à ce que vous n'avez plus »

Le plus étonnant concerne le préjudice purement économique. La justice calcule froidement le « manque à gagner » financier que le décès disparu a engendré pour ses proches. Le cas d'un père de famille dont les revenus s'établissaient à 30.000 euros par mois ne sera pas traité comme celui d'un étudiant célibataire sans salaire. L'entourage se verra ainsi allouer une plus forte somme dans le premier cas que dans le second, car on considère que la perte financière est plus importante. « Le procédé peut paraître discriminatoire ou inégalitaire », reconnait Anne Bachellerie, avocate spécialisée dans le droit des victimes. « Mais l'indemnité qui vous est versée correspond tout simplement à ce que vous n'avez plus, du fait de la disparition de la source de revenus du foyer ».

La Rédaction et T. Chupin