BFMTV
Colombie

Polémique autour de la libération de Roméo Langlois

-

- - -

Roméo Langlois a été libéré par les FARC au terme d’un mois de captivité en Colombie. Il a été bien traité par les forces armées révolutionnaires, un traitement inhabituellement clément pour ces guérilleros et qui pose des questions.

Le journaliste français Roméo Langlois, libéré mercredi par la guérilla des Farc dans le sud de la Colombie, a affirmé jeudi qu'il avait l'intention de rentrer travailler en France tout en précisant que cette réflexion avait été engagée avant son enlèvement. "Ces derniers mois, je commençais à penser à rentrer en France. Je commençais à vivre un peu entre la France et la Colombie", a expliqué le journaliste en direct sur France 24. "Curieusement, j'étais en train d'amorcer mon retour vers le vieux continent. Je pense que cela va se préciser petit à petit, mais je ne suis pas encore parti, j'ai d'excellents amis ici, j'ai une vie, un appartement...", a ajouté le correspondant de la chaîne française en Colombie.

Le journaliste a tenu à souligner que l'expérence de sa captivité n'était "pas du tout déterminante" dans ce choix, fruit d'une réflexion de longue date.Roméo Langlois a été transféré par avion dans la soirée de mercredi à Bogota. Il a estimé probable un retour en France dès jeudi pour y retrouver sa famille. "Très vite, j'ai compris que ça s'était politisé. La proximité des élections présidentielles françaises n'a sans doute pas joué en ma faveur", a déclaré le journaliste à propos de sa détention.

"Ce que veulent les Farc, c'est de la publicité"

"Ce que veulent les Farc, c'est de la publicité. C'est montrer qu'ils sont encore là, contrairement à ce que dit la presse, qu'ils combattent et infligent des pertes tous les jours aux forces colombiennes", a-t-il ajouté. "Très rapidement, ils se sont dit qu'il y avait un bon coup médiatique à faire", a expliqué le journaliste.

Roméo Langlois a fait une vidéo de 13 minutes de sa captivité et a interviewé l'un des chefs du groupe qui le détenait, avec une caméra fournie par les Farc."J'ai écrit beaucoup de choses dans un carnet de notes sur ce qui m'est passé par la tête, sur des gens que j'ai rencontrés, des situations que j'ai vécues. J'ai aussi beaucoup d'annecdotes sur le conflit colombien, vu par les Farc", a-t-il ajouté.

En poste en Colombie depuis une dizaine d'années, le journaliste a été remis mercredi à une délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) par la guérilla des Farc dans le petit village de San Isidro, non loin du lieu de sa capture.
Il avait été enlevé lors de l'attaque d'une brigade de l'armée qu'il accompagnait pour filmer une opération anti-drogue, embuscade durant laquelle quatre militaires ont été tués.

-
- © -