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Cinq mesures rapides promises après le rapport sur le Rio-Paris

Le ministre des Transports Frédéric Cuvillier a promis vendredi la mise en oeuvre immédiate de cinq recommandations émises dans le rapport d'enquête sur l'accident en 2009 du vol d'Air France Rio-Paris. /PHoto d'archives/REUTERS/Luke MacGregor

Le ministre des Transports Frédéric Cuvillier a promis vendredi la mise en oeuvre immédiate de cinq recommandations émises dans le rapport d'enquête sur l'accident en 2009 du vol d'Air France Rio-Paris. /PHoto d'archives/REUTERS/Luke MacGregor - -

PARIS (Reuters) - Le ministre français des Transports a promis vendredi la mise en oeuvre immédiate de cinq recommandations émises dans le rapport...

PARIS (Reuters) - Le ministre français des Transports a promis vendredi la mise en oeuvre immédiate de cinq recommandations émises dans le rapport d'enquête sur l'accident en 2009 du vol d'Air France Rio-Paris.

Publié jeudi, le rapport du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) sur cette catastrophe, qui a fait 228 morts, conclut à des causes humaines et techniques ainsi qu'à des problèmes de formation et de prévention. Il formule 25 recommandations, dont cinq concernant la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) française.

Ces cinq points sont considérés comme impératifs, a dit aux agences de presse le ministre délégué aux Transports, Frédéric Cuvillier, après avoir reçu des familles de victimes.

"J'ai indiqué que ces recommandations devaient être non des recommandations mais des obligations et que, dans les meilleurs délais, elles devraient trouver application", a dit le ministre.

La DGAC est priée par le BEA de "prendre des dispositions visant à améliorer la pertinence et la qualité des comptes rendus d'incidents rédigés par des équipages et leur diffusion, notamment vers le constructeur".

Il est apparu que les défaillances des sondes de mesure de vitesse Pitot, dont le gel à haute altitude est à l'origine de l'accident du Rio-Paris, étaient connues de longue date. En 2009, leur remplacement à Air France était en préparation sur un mode assez lent alors qu'il était fait dans d'autres compagnies.

Les dangers potentiels semblent avoir été méconnus. "Force est de constater que les rapports rédigés par les équipages lors d'événements ne font pas toujours apparaître leur gravité ni tous les éléments d'appréciation opérationnelle", écrit le BEA.

Il est aussi demandé à la DGAC d'améliorer son contrôle des compagnies pour "en améliorer la cohésion et l'efficacité". Il lui est suggéré de revoir le recrutement et la formation de ses inspecteurs.

Une dernière recommandation porte sur la mise sur pied d'un "cadre homogène de formation et d'agrément des opérateurs chargés des recherches et du sauvetage" des avions en perdition.

Les secours ont été déclenchés plus de six heures et demie après l'accident de l'AF447, en raison d'une coordination et d'une organisation internationales défaillantes. Le premier avion de recherche brésilien a décollé huit heures et demie après la catastrophe.

Aucun passager n'avait a priori survécu au choc mais les recherches de l'épave et des "boites noires" ont ensuite duré deux ans et coûté des dizaines de millions d'euros.

Le syndicat CGT d'Air France a mis en rapport les conclusions du BEA et le plan d'économie "Transform" décidé dernièrement par Air France pour se désendetter et qui prévoit notamment 5.122 suppressions de postes d'ici fin 2013.

"Le transport aérien ne peut être basé sur une gestion du risque mais il doit plutôt évoluer vers une tolérance zéro et une sécurité préventive tout comme le nucléaire. La vie ne peut avoir un prix", écrit la CGT.

Thierry Lévêque, édité par Emmanuel Jarry