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Présidentielle au Brésil: les fils du candidat d'extrême droite poignardé prennent sa campagne en mains

Flavio Bolsonaro, le fils du candidat Jair Bolsonaro, enlace une supportrice de son père lors d'un meeting à Copacabana, à Rio, le 9 septembre.

Flavio Bolsonaro, le fils du candidat Jair Bolsonaro, enlace une supportrice de son père lors d'un meeting à Copacabana, à Rio, le 9 septembre. - Mauro Pimentel - AFP

Poignardé en pleine rue le 6 septembre, le candidat d'extrême droite à la présidentielle brésilienne se trouve toujours à l'hôpital, et a été réopéré une seconde fois, jeudi. A l'approche du premier tour, le 7 octobre, sa famille a pris les rênes de sa campagne.

Même cloué dans son lit d'hôpital, Jair Bolsonaro ne perd pas de vue son objectif. Le candidat d'extrême droite à la présidentielle brésilienne, qui se tiendra en octobre, a été poignardé à l'abdomen en pleine rue le 6 septembre dernier, lors d'un bain de foule dans la ville de Juiz de Fora, dans le sud-est du pays. Sa chambre d'hôpital, à Sao Paulo, s'est depuis transformée en QG de campagne.

Une hospitalisation prolongée

Les images de l'agression du candidat, très impressionnantes, ont fait le tour du monde. Grièvement blessé par son agresseur à coups de couteau de cuisine, avec plusieurs perforations de l'intestin, Jair Bolsonaro a frôlé la mort et avait pu être opéré très vite grâce à sa proximité d'un hôpital, après avoir perdu plus de deux litres de sang, soit 40% du volume total. Mais le candidat de 63 ans n'est pas encore tiré d'affaire: jeudi, il a dû être à nouveau opéré en urgence, avant d'être placé en unité de soins intensifs.

Une complication qui tombe mal, pour celui qui comptait poursuivre sa campagne. En effet, sa durée d'hospitalisation, fixée à une dizaine de jours juste après l'attentat, devrait être nettement prolongée. Et impactera sa capacité à mener campagne. 

Toujours présent sur les réseaux sociaux

De fait, cloué dans son lit à l'hôpital Albert-Einstein de Sao Paulo, Jair Bolsonaro ne peut partir à la rencontre de ses partisans. Avant même sa seconde opération, son état-major avait déjà laissé entendre qu'il ne pourrait pas reprendre ses meetings avant le 1er tour du 7 octobre et se limiterait aux réseaux sociaux, sur lesquels il compte plus de huit millions d'abonnés, tous comptes confondus.

Force est de constater que sa campagne ne s'est pas arrêtée sur ses différents réseaux sociaux, notamment sur son compte Twitter, où plusieurs messages et engagements de campagne continuent d'être publiés chaque jour, comme si rien ne s'était passé. Dans un tweet posté jeudi, Jair Bolsonaro se vante d'ailleurs d'avoir atteint 1,4 million d'abonnés sur le réseau social.

"Le programme sera réalisé via Internet, avec des vidéos (de Bolsonaro). Il est irremplaçable", a confirmé Gustavo Bebianno, le président du Parti social libéral, le parti représenté par Bolsonaro.

La famille prend le relais

Outre cette stratégie numérique, et face à cette convalescence forcée, les fils du candidat ont décidé de reprendre les rênes de la campagne de leur père.

"Jair Bolsonaro se remet, il ne pourra probablement pas descendre dans la rue pendant cette campagne, mais, nous, nous le pouvons", avait déclaré l'aîné des cinq enfants du candidat, en fin de semaine dernière. 

Depuis l'attaque, Flavio et Eduardo Bolsonaro, tous les deux députés, se sont transformés en porte-parole et ont multiplié les apparitions publiques, en t-shirts floqués du slogan de campagne de leur père. 

Samedi dernier, Flavio Bolsonaro avait diffusé sur Twitter une photo de son père convalescent, en blouse et dans un fauteuil d'hôpital. "Mon père va de mieux en mieux et a commencé la kinésithérapie. Un grand merci à tous pour la force et les prières", avait-il écrit.

En tête des sondages

L'enjeu est de taille pour le camp Bolsonaro, puisque selon les sondages, le candidat arrive largement en tête des intentions de vote du premier tour de la présidentielle du 7 octobre. Une enquête d'opinion publiée la veille de l'attaque le créditait de 22% des intentions de vote, mais le disait battu au second tour quel que soit son adversaire.

Pourrait-il bénéficier d'un "effet attentat", qui rebattrait les cartes du second tour? Rien n'est moins sûr. Comme l'explique Le Figaro, si Jair Bolsonaro progresse de deux points, à 24%, dans le premier sondage publié depuis l'attaque, il ne profite pas pour autant d'une large vague d'empathie, et reste rejeté par plusieurs catégories de population. 

Adrienne Sigel