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Brésil

Le domicile de Jair Bolsonaro perquisitionné

Jair Bolsonaro à Brasilia (Brésil), le 17 octobre 2022.

Jair Bolsonaro à Brasilia (Brésil), le 17 octobre 2022. - EVARISTO SA / AFP

La Police fédérale brésilienne a expliqué viser "un réseau criminel" soupçonné "d'insérer de fausses données de vaccination contre le Covid sur les systèmes de santé publique", mais sans citer nommément l'ancien président.

La police brésilienne a mené ce mercredi une perquisition au domicile de l'ex-président Jair Bolsonaro, dans le cadre d'une enquête sur la falsification présumée de certificats de vaccination contre le Covid-19, selon plusieurs médias locaux.

La Police fédérale (PF) a expliqué dans un communiqué avoir mené au total 16 perquisitions, à Rio de Janeiro et Brasilia, visant "un réseau criminel" soupçonné "d'insérer de fausses données de vaccination contre le Covid sur les systèmes de santé publique", mais sans citer nommément Jair Bolsonaro.

"Je n'ai rien falsifié", se défend Jair Bolsonaro

Les faux certificats de vaccination auraient été "utilisés pour contourner les restrictions sanitaires imposées par les pouvoirs publics au Brésil et aux Etats-Unis", peut-on également lire dans le communiqué.

"J'ai été surpris par cette perquisition (...) Je n'ai rien falsifié. Je n'ai pas été vacciné, un point c'est tout", a déclaré l'ancien chef de l'Etat d'extrême droite (2019-2022) aux journalistes devant sa résidence dans la capitale brésilienne. "Tous les citoyens sont égaux, mais de là à faire une perquisition chez un ex-président juste pour créer un fait (médiatique)...", a-t-il déploré.

"Mon téléphone a été saisi, mais je n'ai rien à cacher. Mais je trouve que ce serait bien si on vivait dans un pays démocratique, où l'on peut aborder tous les sujets. Il y a des sujets interdits au Brésil, comme la question des vaccins", a-t-il déclaré mercredi face aux journalistes.

"Au Brésil, de nos jours, tout est possible", a-t-il soupiré.

Il a expliqué que ni lui, ni sa fille Laura, âgée de 12 ans, n'avaient été vaccinés, mais que son épouse Michelle avait reçu une dose en 2021, aux Etats-Unis. Selon plusieurs médias brésiliens, les téléphones mobiles de l'ancien chef de l'État d'extrême droite et de son épouse Michelle ont été saisis et son ancien aide de camp Mauro Cid arrêté dans le cadre de cette opération policière.

Critique des vaccins anti-Covid

Durant son mandat, Jair Bolsonaro n'a cessé de critiquer les vaccins anti-Covid, assurant à plusieurs reprises qu'il n'avait pas l'intention de se faire immuniser, tandis que la pandémie a fait plus de 700.000 morts au Brésil.

Battu à la présidentielle d'octobre, il a ensuite séjourné trois mois aux États-Unis, quittant le Brésil deux jours avant l'investiture de son successeur de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.

Le certificat de vaccination était encore obligatoire pour entrer aux États-Unis durant ce séjour. Le gouvernement américain a annoncé lundi que cette obligation serait levée à partir du 11 mai.

Déjà deux auditions

Depuis son retour au Brésil, fin mars, Jair Bolsonaro a été auditionné deux fois par la Police fédérale. Sollicitée par l'AFP, la PF n'a pas confirmé dans l'immédiat si l'ex-président d'extrême droite (2019-2022) était visé par l'opération policière. Selon les médias, Mauro Cid, ancien aide de camp de Jair Bolsonaro durant sa présidence, a été arrêté dans le cadre de l'opération policière.

La première audition a eu lieu le 5 avril, dans l'affaire de bijoux offerts par l'Arabie saoudite entrés illégalement au Brésil, et la seconde la semaine dernière dans le cadre d'une enquête sur son rôle présumé dans les émeutes du 8 janvier à Brasilia, quand les lieux de pouvoir ont été saccagés par des individus refusant d'accepter l'élection de Lula.

M.D. avec AFP