BFMTV
Brésil

Le président brésilien Lula en visite au Portugal en pleine polémique sur l'Ukraine

Le président brésilien Lula (à gauche) avec son homologue portugais Marcelo Rebelo de Sousa (à droite) à Lisbonne, le 22 avril 2023

Le président brésilien Lula (à gauche) avec son homologue portugais Marcelo Rebelo de Sousa (à droite) à Lisbonne, le 22 avril 2023 - PATRICIA DE MELO MOREIRA / AFP

Le président brésilien a entamé samedi une visite au Portugal. Mais les deux pays lusophones ont confirmé leurs divergences au sujet de la guerre en Ukraine.

Après l'isolement des années Bolsonaro, le président brésilien Lula da Silva a entamé samedi une visite au Portugal pour renouer avec l'ancienne puissance coloniale, mais les deux pays lusophones ont confirmé leurs divergences au sujet de la guerre en Ukraine.

En dépit de la controverse provoquée par ses récentes critiques aux Occidentaux, le dirigeant brésilien de 77 ans a réaffirmé à Lisbonne son refus de "participer" au conflit et sa volonté de contribuer à une "solution négociée" entre Kiev et Moscou.

Remettre le Brésil au centre de la géopolitique mondiale

"En même temps que mon gouvernement condamne la violation de l'intégralité territoriale de l'Ukraine, nous défendons une solution politique négociée pour le conflit", a-t-il déclaré devant la presse à l'issue d'une rencontre avec son homologue portugais, Marcelo Rebelo de Sousa.

"Nous avons urgemment besoin d'un groupe de pays qui s'assoient à table aussi bien avec l'Ukraine qu'avec la Russie", a-t-il précisé.

"Le président Lula estime que le chemin vers une paix juste et durable suppose une priorité à cette voie de la négociation. La position portugaise est différente: elle entend qu'un éventuel chemin vers la paix suppose au préalable le droit pour l'Ukraine de pouvoir réagir à l'invasion", a réagi Marcelo Rebelo de Sousa.

Lula, qui a déjà gouverné le Brésil de 2003 à 2010, souhaite remettre son pays au centre de la géopolitique mondiale et tente de jouer les équilibristes depuis le début de son mandat.

Lula accusé de faire "l'écho de la propagande russe et chinoise"

Il a voyagé dès février à Washington pour une rencontre à la Maison Blanche avec son homologue américain Joe Biden, et a visité récemment la Chine, premier partenaire commercial du Brésil.

Mais l'ancien ouvrier métallurgiste a suscité une vive polémique en affirmant à Pékin que les États-Unis devaient cesser "d'encourager la guerre" en Ukraine et que l'Union européenne devait "commencer à parler de paix".

Des propos durement critiqués par Washington, qui l'a accusé de "faire l'écho de la propagande russe et chinoise".

Le Brésil remercié par la Russie

Le dirigeant brésilien a également réaffirmé que les responsabilités de la guerre déclenchée par l'invasion russe en Ukraine en février 2022 étaient partagées entre les deux pays.

Reçu par Lula à Brasilia, le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov a "remercié" le Brésil pour sa "contribution" dans la recherche d'une solution au conflit, et pour "son excellente compréhension de la genèse de cette situation".

Invité à Kiev pour qu'il "comprenne les causes réelles et l'essence" de la guerre, le chef d'Etat brésilien a annoncé depuis Lisbonne qu'il y enverra son principal conseiller en politique étrangère, Celso Amorim, pour une rencontre avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

L.D. avec AFP