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Brésil

JO 2016: le sport, symbole d'espoir dans une violente favela de Rio

La victoire de la judoka brésilienne Rafaela Silva lundi aux Jeux olympiques 2016 suscite l'espoir dans la dangereuse favela de la Cité de Dieu à Rio. Le sport est pour ses habitants un moyen d'échapper à un quotidien difficile.

La judoka Rafaela Silva (moins de 57 kg) a offert lundi au Brésil sa première médaille d'or des Jeux olympiques de Rio 2016 en battant en finale par waza-ari la Mongole Sumiya Dorjsuren. Cette victoire revêt un aspect symbolique pour la sportive et les habitants de la favela dont elle est originaire, la Cité de Dieu. Elle prouve que le sport est un réel moyen d'échapper à la violence qui y règne.

Une victoire qui fait rêver

Rafaela Silva a connu toute sa jeunesse la violence et le narcotrafic dans la "Cidade de Deus". C'est son père qui a décidé de la mettre au judo pour la sortir de la rue. Pour elle, cette activité était "un moyen de se défendre" et de grandir en évitant les problèmes dans "une communauté qui ne (lui) permettait pas de (se) fixer beaucoup d'objectifs dans la vie", a confié la médaillée.

"Cette victoire prouve que notre passé n'est pas notre destin" a affirmé Daniele Ferreira, judoka elle aussi. Cette amie de la championne a assuré qu'il était possible de "changer" sa vie et "surmonter toutes les épreuves même si on vient d'une favela".

Désormais adulée, la Brésilienne Rafaela Silva s'entraînait plus jeune dans un club de sport du quartier, l'institut Reaçao. Les habitants y viennent pour suivre la compétition olympique. Pour eux, son parcours est un symbole d'espoir.

Un club formateur

L'institut Reaçao accueille de nombreux jeunes du quartier. Le sport leur permet d'échapper à leur quotidien dans la Cité de Dieu.

"Si elle y est arrivée, je peux aussi y arriver" a assuré Mateus, un jeune judoka.

Mateus, âgé de 11 ans, fait partie du club et rêve de devenir champion olympique. Pour lui, "le judo" est "une chance". Confiant, il a pris comme exemple la médaille de Rafaela Silva et assure: "Si elle y est arrivée, je peux aussi y arriver".

La directrice de l'instituto Reaçao reste néanmoins réaliste et souhaiterait déclencher une prise de conscience. Pour elle, "Rio de Janeiro doit malheureusement affronter" la "dure réalité", en faisant référence à la violence qui règne dans le quartier.

Une vaste opération pour équiper les favelas

Sur la plage d'Ipanema, à Rio de Janeiro, l'un des équipementiers du site olympique a lancé une vaste opération par le biais d'une application pour smartphone. Claudio, représentant de Technogym, parle d'une "campagne sociale". Il explique que "grâce au GPS, l'appli compte vos mouvements et plus vous bougez plus vous contribuez à donner des équipements aux quartiers de Rio".

L'objectif est d'ouvrir 22 clubs de gym accessibles à tous dans les favelas les plus difficiles de Rio.

J.B avec AFP, Ani Basar et Amélie Pateyron