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Brésil: moins de trois mois avant la présidentielle, Bolsonaro met en doute le système électoral

Le président brésilien Jair Bolsonaro, le 25 mars 2022 à Brasilia

Le président brésilien Jair Bolsonaro, le 25 mars 2022 à Brasilia - EVARISTO SA © 2019 AFP

Depuis plusieurs semaines, Jair Bolsonaro instille l'idée que le scrutin pourrait être frauduleux en raison du vote par urne électronique, sans fournir la moindre preuve.

Le président brésilien Jair Bolsonaro a mis une nouvelle fois en question ce lundi le système électoral brésilien, devant plusieurs dizaines d'ambassadeurs, à moins de trois mois de la présidentielle à laquelle tous les sondages lui prédisent une défaite.

"Nous voulons corriger les défauts, nous voulons la transparence, une véritable démocratie", a dit le président d'extrême droite, en s'en prenant une nouvelle fois au système de vote par urnes électroniques.

"Je suis accusé en permanence de (fomenter un) coup de force. Nous avons le temps de résoudre le problème, avec la participation des forces armées", a ajouté le chef de l'Etat en faisant une présentation PowerPoint du système électoral.

Jair Bolsonaro s'est exprimé pendant près d'une heure au Palais de l'Alvorada, devant les ambassadeurs conviés strictement pour l'écouter sur ce sujet, notamment de France ou d'Espagne. Les ambassadeurs de Chine et d'Argentine, pourtant importants partenaires du Brésil, n'avaient pas été invités, pour des raisons non précisées.

En mauvaise place dans les sondages

Bolsonaro est donné très largement perdant en octobre face à l'ex-chef d'Etat de gauche Luiz Inacio Lula da Silva. Sa critique du système électoral est destinée à préparer le terrain d'une contestation du résultat des urnes et éventuellement de graves troubles politiques, redoutent des analystes.

Lors d'une audition au Sénat la semaine dernière, le ministre de la Défense Paulo Sergio Nogueira avait proposé "un vote parallèle" avec une urne spécialement destinée à recueillir les bulletins en papier, seul moyen d'éviter une fraude, selon le président.

"Nous sommes à trois mois de l'élection, la proposition des forces armées annule en pratique la possibilité de manipulation (..) Nous ne pouvons pas être confrontés à une élection (organisée) dans la défiance", a dit le président.

A.G avec AFP