BFMTV
Brésil

Brésil: 500.000 signatures pour défendre la démocratie face à Bolsonaro

Le président brésilien Jair Bolsonaro, le 3 mars 2022 à Brasilia

Le président brésilien Jair Bolsonaro, le 3 mars 2022 à Brasilia - Sergio Lima © 2019 AFP

Le chef de l'Etat, au pouvoir depuis début 2019 et candidat à un second mandat, n'a cessé de critiquer le système de vote électronique en vigueur au Brésil depuis 1996, alimentant la crainte qu'il ne reconnaisse pas le résultat de la présidentielle en cas de défaite.

Une pétition pour "la défense de la démocratie" au Brésil a recueilli plus d'un demi-million de signatures dont celles de poids-lourds du patronat, en réponse aux critiques du président Jair Bolsonaro contre les institutions et le système électoral.

Lancée par des membres de la Faculté de droit de l'Université de Sao Paulo (USP), cette "Lettre aux Brésiliens et Brésiliennes en défense de l'Etat démocratique de droit" dépassait les 546.000 signatures samedi à la mi-journée, à deux mois de l'élection présidentielle.

"Nous vivons un moment de grand péril pour la normalité démocratique, de risque pour les institutions, avec des insinuations de non respect du résultat des élections", estiment les auteurs du texte, signé également par d'anciens juges de la Cour suprême, et de nombreux artistes, comme le célèbre chanteur Chico Buarque.

"Des attaques infondées et sans preuve remettent en cause le processus électoral et l'Etat démocratique de droit conquis de haute lutte par la société brésilienne. Les menaces contre les autres pouvoirs (...), l'incitation à la violence et à la rupture institutionnelle sont intolérables", poursuit la pétition, qui à aucun moment de cite nommément le président Bolsonaro.

Revirement des milieux d'affaires

Le chef de l'Etat, au pouvoir depuis début 2019 et candidat à un second mandat, n'a cessé de critiquer le système de vote électronique en vigueur au Brésil depuis 1996, alimentant la crainte qu'il ne reconnaisse pas le résultat de la présidentielle en cas de défaite.

La pétition de l'USP a recueilli les signatures d'importantes associations patronales, comme la fédération des banques (Febraban) et la très influente Fédération des Industries de Sao Paulo (Fiesp).

Une adhésion vue par de nombreux observateurs comme un revirement, les milieux d'affaires ayant soutenu Jair Bolsonaro lors de son élection en 2018, attirés notamment par le discours ultra-libéral du ministre de l'Economie actuel Paulo Guedes.

Le président d'extrême droite n'a pas caché son mécontentement. "Qui est contre la démocratie au Brésil? Nous sommes pour la transparence, la légalité, nous respectons la constitution. Je n'ai pas compris cette pétition", a-t-il réagi jeudi, lors de son direct hebdomadaire sur Facebook.

Dans un sondage de l'institut de référence Datafolha publié jeudi, il accusait 18 points de retard sur l'ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010), grand favori du scrutin avec 47% d'intentions de vote, contre 29% pour Jair Bolsonaro.

C.Bo. avec AFP