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Amérique Latine

Avion de Morales: La France présente ses excuses à la Bolivie

Le président bolivien, Evo Morales, en visite officielle à Moscou, le 2 juillet 2013.

Le président bolivien, Evo Morales, en visite officielle à Moscou, le 2 juillet 2013. - -

Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères, a appelé son homologue bolivien, mercredi soir, afin de lui présenter ses "regrets" après que la France a interdit le survol de son territoire à l'avion du président Evo Morales.

Alors que la Bolivie s'enflamme contre la France et que les critiques pleuvent, Paris a présenté, officiellement, ses "regrets" mercredi soir à La Paz. Une façon de réagir face à l'imbroglio diplomatique provoqué par le refus pendant quelques heures du survol du territoire par l'avion du président bolivien Evo Morales, d'abord soupçonné de transporter l'informaticien américain Edward Snowden.

Tentant d'apaiser la tension née entre les deux pays, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a téléphoné à son homologue, David Choquehuanca, pour l'assurer que Paris n'avait jamais eu l'intention de refuser le survol du territoire français à l'avion du président bolivien.

"L'avion président Morales est toujours le bienvenu"

Laurent Fabius a "fait part des regrets de la France suite au contretemps occasionné pour le président Morales par les retards dans la confirmation de l'autorisation de survol du territoire par l'avion du président", a indiqué le porte-parole du ministère, Philippe Lalliot, dans un communiqué.

Lors de cet entretien, Laurent Fabius "a souligné que l'autorisation de survol avait été confirmée dès que les autorités françaises avaient été informées que l'aéronef en question était celui du président Morales. Il a également indiqué qu'il n'y avait, naturellement, jamais eu d'intention de refuser l'accès à notre espace aérien à l'avion du président Morales, qui est toujours le bienvenu dans notre pays", a poursuivi le porte-parole.

Escale forcée à Vienne

Auparavant, le président François Hollande avait assuré avoir "immédiatement" donné l'autorisation de survol de la France à l'avion d'Evo Morales... quand il a appris que ce dernier était à bord de l'appareil. "Il y avait des infos contradictoires sur les passagers qui étaient à bord", a justifié François Hollande, en allusion aux fausses allégations sur la présence d'Edward Snowden, à l'origine de révélations explosives sur la surveillance électronique américaine et recherché par Washington. "Dès lors que j'ai su que c'était l'avion du président bolivien, j'ai donné immédiatement l'autorisation de survol" du territoire français, a-t-il ajouté.

Mais l'appareil, parti de Moscou et en route vers les Canaries avant de regagner la Bolivie, a été contraint mardi soir de faire escale à Vienne, où il est resté bloqué pendant 13 heures, après s'être vu refuser l'entrée dans l'espace aérien de plusieurs pays européens.

"Erreur historique"

Il a finalement pu décoller mercredi en fin de matinée après que l'Autriche et la Bolivie ont confirmé que Snowden ne se trouvait pas à bord. Evo Morales a qualifié cette escale forcée d'"erreur historique" et d'"agression". 

La réaction a été forte en Bolivie, où selon un député, le Parlement s'apprête à demander l'expulsion du pays des ambassadeurs de France, du Portugal et d'Italie, en représailles à l'interdiction de survol. Des incidents ont eu lieu également près de l'ambassade de France en Bolivie, avec jets de pierres et incendie de drapeaux français.

C. L. avec AFP