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Amérique Latine

Argentine: un homme arrêté après avoir pointé une arme sur l'ex présidente Cristina Kirchner

L'homme a visé la tête l'ex présidente du pays avec une arme, alors qu'elle rentrait chez elle à Buenos Aires. Accusée de fraude et de corruption, Cristina Kirchner fait face à une fronde d'une partie du pays.

Un homme a été arrêté jeudi en Argentine pour avoir pointé une arme à feu en direction de la vice-présidente Cristina Kirchner, aussi ancienne présidente du pays, quand elle rentrait chez elle, a annoncé le ministre de la Sécurité, Anibal Fernandez.

Selon des images de plusieurs télévisions, l'homme a pointé une arme de poing vers la tête de Cristina Kirchner, à quelques mètres à peine, sans qu'aucun coup de feu ne parte, alors qu'elle signait des livres et se mêlait à des sympathisants, venus l'attendre au bas de chez elle, dans le quartier de Recoleta.

L'homme, qui n'a pas tiré, s'est approché de Cristina Kirchner au milieu de la foule qui l'attendait pour la saluer et lui demander un autographe pour livre autobiographique.

"J'ai vu ce bras surgir par-dessus mon épaule derrière moi avec une arme, et avec des gens autour de moi il a été maîtrisé", a raconté sur place un soutien de Cristina Kirchner, qui n'a pas souhaité donner son nom, et que les images TV montrent clairement participer à la brève mêlée.

Des policiers ont alors saisi le suspect, l'ont mené dans une voiture de police dans une rue attenante, aussitôt entourée par un épais cordon de policiers. Celle-ci est partie peu après sous les cris et huées de plusieurs dizaines de personnes présentes.

"Maintenant, la situation doit être analysée par nos personnels de la police scientifique pour analyser les empreintes digitales et la capacité et la disposition que cette personne avait", a déclaré le ministre de la Sécurité.

Un fait "d'une énorme gravité"

"Cristina est en vie, car pour une raison qui n'a pas encore été confirmée techniquement, l'arme qui contenait cinq balles n'a pas fait feu bien qu'ayant été déclenchée", a déclaré le président dans une allocution quelques heures après l'incident.

Le chef de l'État a dénoncé un fait "d'une énorme gravité, le plus grave survenu depuis que notre pays a retrouvé la démocratie" en 1983. Il a annoncé avoir décrété un jour férié national vendredi, "pour que dans la paix et la concorde le peuple argentin puisse s'exprimer en défense de la vie, de la démocratie, et en solidarité avec notre vice-présidente".

Sur place, le carrefour devant l'immeuble où réside Cristina Kirchner a été rapidement bouclé après l'agression par des rubans "scène de crime", et des policiers procédaient à des prélèvements.

Selon plusieurs médias argentins, le suspect serait une trentenaire de nationalité brésilienne, une information non confirmée de source officielle.

Mobilisation contre Kirchner, accusée de fraude et corruption

Des centaines de militants se sont rassemblés depuis la semaine dernière devant le domicile de Cristina Kirchner, 69 ans, accusée de fraude et corruption portant sur des attributions de marchés publics dans son fief de Santa Cruz, au sud du pays, pendant ses deux mandats présidentiels (2007-15).

Dans cette affaire, le parquet a requis une peine de 12 ans de prison et une inéligibilité à vie contre Cristina Kirchner. Le verdict est attendu en fin d'année.

L'attaque contre la vice-présidente a été condamnée par la coalition d'opposition "Ensemble pour le changement", qui a demandé une enquête sur les événements, ainsi que par le gouvernement.

Le leader de l'opposition de droite et successeur de Cristina Kirchner a la présidence Maurico Macri (2015-2019) a exprimé sa "condamnation absolue de l'attaque subie par Cristina Kirchner, qui n'a heureusement eu aucune conséquence pour la vice-présidente".

J.D. avec AFP