Argentine: pourquoi des nuées de moustiques envahissent Buenos Aires

La province de Buenos Aires est envahie par les moustiques en raison des fortes pluies de ces dernières semaines.

Des nuages d'insectes. La province de Buenos Aires en Argentine est envahie depuis plusieurs semaines par des moustiques et plus précisément des Aedes albifasciatus. En conséquence, les habitants se ruent sur les produits anti-moustiques et redoutent les sorties de leur habitation.

"On a complètement changé notre routine, on ne peut plus sortir sans produit anti-moustiques", confie à BFMTV Cecilia Dominguez, journaliste en Argentine. "Il y a tellement de demande pour ces produits qu'on n'en trouve plus dans les magasins, et quand on réussit à en trouver ils sont très chers."

Alors qu'elle les trouvait à 50 centimes avant l'invasion des moustiques, ces produits sont désormais vendus autour des trois euros, explique la journaliste. Une augmentaton significative dans un contexte d'inflation.

"Les moustiques d'inondation"

La prolifération des moustiques Aedes albifasciatus s'explique notamment par les fortes pluies que connait la région. Ils sont justement surnommés les "moustiques d'inondation", selon Conseil national de la recherche scientifique et technique d'Argentine.

Ils sont surnommés ainsi car "ils développent leurs larves dans des flaques ou eaux stagnantes", explique Sylvia Fische, une chercheuse citée par l'institut le 29 décembre 2023.

Selon elle, les oeufs s'étaient accumulés pendant la période de sécheresse. Avec l'arrivée des pluies, notamment liées au phénomène El Nino, ils ont tous éclos en même temps.

"Les larves se développent simultanément et d'énormes quantités d'adultes émergent en même temps. C'est ce qui génère précisément ce pic d’abondance que nous percevons si fortement", poursuit la chercheuse.

Pas de dengue mais des cas d'encéphalite équine de l'Ouest

Si cette espèce de moustique ne transmet par la dengue, elle peut en revanche transmettre l'encéphalite équine de l’Ouest. Il s'agit d'une maladie virale rare qui touche surtout les équidés et qui peut provoquer des symptômes légers ou aller jusqu'à des formes graves de méningite et d’encéphalite aseptiques, selon l'OMS.

Le 20 décembre dernier, l'Argentine a notifié à l'organisation un cas humain de la maladie, le premier "depuis plus de deux décennies". Depuis, d'autres cas ont été recensés. Ils étaient au nombre de 21 le 7 janvier dernier, selon un rapport du ministère de la Santé cité par Le Monde.

Marie Gentric avec Émilie Roussey