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Afrique

Violents combats dans le djebel Nefoussa, en Libye

Combattants rebelles se préparant à tirer une roquette près de la ligne de front au sud de la ville de Bir Ghanam. D'intenses combats ont eu lieu samedi sur les hauteurs du Djebel Nefoussa, entre l'armée régulière libyenne et les insurgés, qui cherchent à

Combattants rebelles se préparant à tirer une roquette près de la ligne de front au sud de la ville de Bir Ghanam. D'intenses combats ont eu lieu samedi sur les hauteurs du Djebel Nefoussa, entre l'armée régulière libyenne et les insurgés, qui cherchent à - -

par Peter Graff BIR AYAD, Libye (Reuters) - D'intenses combats ont eu lieu samedi sur les hauteurs du Djebel Nefoussa, entre l'armée régulière...

par Peter Graff

BIR AYAD, Libye (Reuters) - D'intenses combats ont eu lieu samedi sur les hauteurs du Djebel Nefoussa, entre l'armée régulière libyenne et les insurgés, qui cherchent à enfoncer les lignes pour marcher sur la capitale Tripoli.

Des fusillades intenses et des tirs d'artillerie ont eu lieu dans le secteur de Bir Ghanam, ville par laquelle passe la ligne de front dans l'Ouest libyen.

Les rebelles tiennent les hauteurs dans les faubourgs de la ville, qui est leur position la plus proche de la capitale Tripoli, située à 80 km environ.

Les rebelles du Djebel Nefoussa ont fait d'importants progrès ces dernières semaines après avoir repoussé plusieurs offensives des forces kadhafistes. Ils visent désormais la ville de Gariane, verrou sur la principale route menant à Tripoli.

Leur progression est cependant ralentie par leurs divisions, leur manque de discipline et les problèmes de logistique. L'aviation de l'Otan opérant dans la région a frappé vendredi un centre de commandement de l'armée libyenne près de Gariane.

Ahmed, combattant insurgé dans la localité de Bir Ayad, à une quinzaine de kilomètres au sud de la ligne de front, a déclaré qu'un convoi d'une quinzaine de véhicules de l'armée régulière s'était approché de Bir Ghanam, mais les insurgés ont ouvert le feu et le convoi a battu en retraite au bout d'une heure de fusillade.

La situation n'évolue en revanche guère sur le front de l'Est, où les insurgés visent désormais la reconquête du port pétrolier de Brega, contrôlé par l'armée libyenne, au bord du golfe de Syrte.

Selon la chaîne de télévision Al Djazira, dix insurgés ont été tués et 172 blessés en cherchant à progresser vers la ville.

A Misrata, trois combattants rebelles ont été tués et quatre autres blessés au cours des dernières 24 heures, ont déclaré des responsables de l'hôpital de la ville.

CENT QUINZE SORTIES AÉRIENNES VENDREDI

A l'écart du champ de bataille, le Guide libyen, Mouammar Kadhafi, s'emploie à montrer qu'il jouit toujours d'importants soutiens dans les régions qu'il contrôle.

La télévision d'Etat libyenne a diffusé en direct samedi une rencontre entre le colonel et plusieurs dizaines de jeunes gens de la tribu Werchfana, l'une des trois plus importantes du pays. Cette tribu, établie dans l'ouest de la Libye, avait apporté en mai son soutien aux insurgés.

Dans un discours télévisé, il a par ailleurs démenti les rumeurs sur son éventuel départ du pays.

"Ils disent que Kadhafi ira à Honolulu. C'est drôle : quitter la terre de mes ancêtres et de mon peuple? Vous êtes sérieux?", a-t-il dit.

Vendredi, l'aviation de l'Otan a effectué 115 sorties, dont 46 ont été des missions de bombardement d'objectifs. Près de Misrata, grande ville de l'Ouest libyen tenue par les insurgés, un char et trois véhicules de l'armée ont ainsi été visés. Un radar et une batterie de missiles sol-air ont été pris pour cibles dans les environs de Tripoli.

La télévision libyenne a fait état dans la nuit de samedi à dimanche d'une "attaque ennemie" à Tadjourah, localité du district de Tripoli située à l'est de la capitale. Les abords de Tripoli n'avaient pas été bombardés depuis plusieurs nuits. Des "sites civils et militaires" ont été touchés, a préciser la chaîne, sans signaler de victimes.

Depuis le début des frappes aériennes de l'Otan, le 31 mars, les avions ont effectué 15.308 sorties, dont 5.767 de bombardement. Dix-sept navires sous commandement de l'Otan patrouillent en Méditerranée centrale pour faire appliquer l'embargo sur les armes décrété par l'Onu contre la Libye. Vendredi, le contact a été établi avec 13 bateaux croisant dans la zone, afin de vérifier leur destination et leur cargaison. Les forces de l'Otan sont montées à bord de trois d'entre eux, mais ils n'ont pas été déroutés.

Avec Foo Yun Chee, Mathilde Gardin, Eric Faye et Jean-Philippe Lefief pour le service français, édité par Benjamin Massot