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Vers des frappes imminentes contre les forces de Kadhafi

La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton et Nicolas Sarkozy à l'Elysée. Des pays participants au sommet de Paris sur la Libye pourraient procéder à des frappes aériennes contre les forces de Mouammar Kadhafi dès la fin de la réunion, a-t-on appris

La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton et Nicolas Sarkozy à l'Elysée. Des pays participants au sommet de Paris sur la Libye pourraient procéder à des frappes aériennes contre les forces de Mouammar Kadhafi dès la fin de la réunion, a-t-on appris - -

par Emmanuel Jarry PARIS (Reuters) - Des pays participants au sommet de Paris sur la Libye pourraient procéder à des frappes aériennes contre les...

par Emmanuel Jarry

PARIS (Reuters) - Des pays participants au sommet de Paris sur la Libye pourraient procéder à des frappes aériennes contre les forces de Mouammar Kadhafi dès la fin de la réunion, a-t-on appris samedi de source proche des discussions.

La France, la Grande-Bretagne et le Canada feront partie de la première vague et "les Etats-Unis suivront très vite", a-t-on ajouté de même source. Des pays arabes participeront aussi aux opérations, mais plus tard.

"Les frappes commenceront vers 15h00 ou 16h00" (14H00 ou 15h00 GMT), a déclaré la source, tout en précisant que la progression des forces de Mouammar Kadhafi dans Benghazi ces dernières heures posait "de grandes difficultés".

Une autre source a confirmé que de telles frappes imminentes qui viseraient des bases aériennes et des objectifs autour de Tripoli pour montrer à Mouammar Kadhafi la détermination de la coalition étaient "quelque chose d'envisageable".

Les dirigeants de 22 pays et organisations, dont l'ONU, l'Union européenne et la Ligue arabe, se sont retrouvés à Paris pour un déjeuner de travail à l'invitation de Nicolas Sarkozy pour décider d'une éventuelle action militaire en Libye.

L'Union africaine, initialement pressentie pour participer à ce sommet, n'est finalement pas représentée.

Mouammar Kadhafi a défié la résolution votée jeudi par le Conseil de sécurité de l'ONU et un ultimatum franco-britannico-américano-arabe le sommant de cesser le feu contre les opposants libyens retranchés à Benghazi.

Ses forces sont entrées samedi dans cette ville de l'est de la Libye, symbole du soulèvement contre le régime Kadhafi.

L'ALLEMAGNE REVIENT DANS LE JEU

Outre la France, les Etats-Unis, le Canada, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, la Belgique, le Danemark, l'Espagne, la Grèce, l'Italie, la Norvège, les Pays-Bas et la Pologne participent au sommet de l'Elysée au niveau des chefs de gouvernement ou des ministres des Affaires étrangères.

L'objectif de ce sommet est d'examiner les modalités de mise en oeuvre de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'Onu, qui autorise le recours à la force pour arrêter la répression meurtrière de l'opposition libyenne par Mouammar Kadhafi.

L'Allemagne s'est abstenue jeudi lors du vote de cette résolution et était jusqu'ici le seul des pays représentés à Paris opposé à une intervention militaire.

Selon une source proche d'une délégation, le président français a cependant convaincu Angela Merkel, présidente au sommet de l'Elysée, de "revenir complètement dans le jeu".

Nicolas Sarkozy a accepté d'inclure dans la déclaration finale un amendement demandé par la chancelière allemande, qui précise que les signataires pourront appliquer "de manière différenciée" les résolutions et décisions.

Du côté arabe sont représentés l'Irak, en tant que président en exercice de la Ligue arabe, la Jordanie, le Maroc, le Qatar et les Emirats arabes unis.

Le secrétaire général de la Ligue arabe, l'égyptien Amr Moussa, est également présent, ainsi que son homologue de l'Onu, Ban Ki-Moon, le président du Conseil européen Herman Van Rompuy et la haute représentante de l'UE pour les affaires étrangères, Catherine Ashton.

CLINTON AU SOMMET DE L'ÉLYSÉE

Une source diplomatique française explique l'absence de représentants de l'Union africaine par un "partage des rôles".

Un comité de haut-niveau de l'UA sur la Libye se réunissait au même moment à Nouakchott, en Mauritanie, pour déterminer les "modalités de mise en oeuvre de son mandat", selon un communiqué de l'Union africaine.

L'UA a donné pour mission à ce comité de rechercher avec toutes les parties libyennes une issue à la crise. Le comité se compose des chefs d'Etat de la Mauritanie, de la République du Congo, du Mali, de l'Afrique du Sud, et de l'Ouganda, ainsi que du président de la Commission de l'UA, Jean Ping.

Avant le sommet proprement dit, Nicolas Sarkozy a eu samedi en milieu de journée un entretien bilatéral avec le Premier ministre canadien Stephen Harper, puis avec le chef du gouvernement britannique David Cameron.

Il a eu ensuite un entretien trilatéral avec David Cameron et la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton.

Avec John Irish, édité par Yves Clarisse