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Une bonne partie de la mission serait accomplie au Mali

Le président malien par intérim (au centre) en compagnie de militaires français et maliens sur une base de Bamako. Une grande partie de la mission des forces maliennes et françaises visant à reconquérir le Nord-Mali, tombé sous le contrôle de groupes isla

Le président malien par intérim (au centre) en compagnie de militaires français et maliens sur une base de Bamako. Une grande partie de la mission des forces maliennes et françaises visant à reconquérir le Nord-Mali, tombé sous le contrôle de groupes isla - -

PARIS (Reuters) - Une grande partie de la mission des forces maliennes et françaises visant à reconquérir le Nord-Mali, tombé sous le contrôle de...

PARIS (Reuters) - Une grande partie de la mission des forces maliennes et françaises visant à reconquérir le Nord-Mali, tombé sous le contrôle de groupes islamistes armés, a été accomplie mais le plus dur reste peut-être à faire, estime le président malien par intérim Dioncounda Traoré dans une interview diffusée jeudi.

Les forces françaises et les forces maliennes ont repris ces derniers jours les villes de Gao et Tombouctou, ce qui leur a redonné le contrôle de l'ensemble de la boucle du Niger. L'armée française a également pris le contrôle de l'aéroport de la ville de Kidal dans la nuit de mardi à mercredi.

"Je pense que si les choses continuent de la manière dont elles ont commencé, je pense que dans un mois au maximum nous arriverons à être présent partout", dit-il dans une interview accordée à RFI qui sera diffusée jeudi. "Nous irons au-delà de Kidal et nous irons chercher nos adversaires partout où ils iront."

Le Mali a demandé le 10 janvier dernier l'aide militaire de la France afin de repousser une offensive des groupes armés islamistes qui avaient repris leur offensive vers le sud. L'opération Serval a été déclenchée le lendemain.

"Une bonne partie de la mission est accomplie mais je ne sais pas si le plus dur est fait, parce qu'une chose est de reconquérir les territoires occupés et une autre chose est de réorganiser la vie et de faire en sorte que les gens qui ont vécu ensemble pendant des siècles réapprennent à vivre ensemble", souligne Dioncounda Traoré.

Paris a appelé mercredi les autorités maliennes à "engager sans plus attendre des discussions avec les représentants légitimes des populations du Nord (élus locaux, société civile) et les groupes armés non terroristes reconnaissant l'intégrité du Mali"

"Seul un dialogue Nord-Sud permettra de préparer le retour de l'Etat malien dans le Nord du pays", a dit un porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

POURSUITES EN CAS D'EXACTIONS

Revenant sur l'absence de combats lors de la "libération" de Gao et de Tombouctou, le chef de l'Etat par intérim a estimé que cela jetait le flou sur la stratégie des islamistes, qui se sont sans doute repliés dans le massif montagneux de l'Adrar des Ifoghas, près de la frontière algérienne.

"Ce n'est ni bon signe ni mauvais signe parce que nous ne savons pas exactement pourquoi il n'y a pas eu de combat, qu'est ce que l'adversaire mijote", dit-il. "Probablement ils se sont retirés des grandes villes pour ne pas se trouver coincés et ils ont dû se retirer pas très loin de ces agglomérations, alors qu'est-ce qu'ils vont faire ensuite, on ne le sait pas encore."

Interrogé sur le risque de représailles contre une partie de la population soupçonnée d'avoir coopéré avec les mouvements islamistes, Dioncounda Traoré a affirmé que les forces maliennes n'étaient pas là pour "se venger."

"(...) Nous ne sommes pas là pour mener des représailles, nous sommes là pour une cause bien nette et bien claire, c'est reconquérir notre territoire c'est tout", a-t-il souligné. "Ce n'est pas une guerre contre une ethnie, ce n'est pas une guerre contre les Touaregs, ce n'est pas une guerre contre les Bambaras, ce n'est pas une guerre contre les Soninkés, ce n'est pas une guerre contre les Songhaï, au Mali, je crois que ce genre de problèmes n'existent vraiment pas."

Quant aux exactions dont l'armée malienne a été accusées par plusieurs organisations de défense des droits de l'homme, il a prévenu que toute personne qui commettrait de tels actes serait poursuivie devant la justice.

Le chef du groupe islamiste armée Ansar Dine, Iyad Ag Ghaly, sera pour sa part "jugé, comme il faut" s'il est arrêté par l'armée malienne. "Il sera jugé certainement au Mali, il sera peut-être jugé par les tribunaux internationaux parce qu'il a quand même commis beaucoup d'exactions et il est responsable de tout ce qui s'est passé comme massacres, comme mutilations et je pense qu'il devra répondre de tout ça."

Le chef de l'Etat a par ailleurs affirmé de nouveau qu'il ne se présenterait pas à l'élection présidentielle qui pourrait se tenir avant le 31 juillet prochain.

Marine Pennetier, édité par Henri-Pierre André