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Un deuxième procès de pirates somaliens s'ouvre en France

Le procès de six pirates somaliens présumés, accusés d'avoir participé en 2008 pour l'attaque du voilier de luxe français Ponant mais qui nient toute participation directe, s'est ouvert mardi devant la cour d'assises de Paris. /Photo d'archives/REUTERS/St

Le procès de six pirates somaliens présumés, accusés d'avoir participé en 2008 pour l'attaque du voilier de luxe français Ponant mais qui nient toute participation directe, s'est ouvert mardi devant la cour d'assises de Paris. /Photo d'archives/REUTERS/St - -

PARIS (Reuters) - Le procès de six pirates somaliens présumés, accusés d'avoir participé en 2008 pour l'attaque du voilier de luxe français Ponant...

PARIS (Reuters) - Le procès de six pirates somaliens présumés, accusés d'avoir participé en 2008 pour l'attaque du voilier de luxe français Ponant mais qui nient toute participation directe, s'est ouvert mardi devant la cour d'assises de Paris.

Ce procès, le deuxième du genre en France, débute alors que les accrochages armés entre les pirates et les forces internationales envoyées sur place pour éradiquer ce phénomène s'intensifient au large de la Somalie.

A Paris, les six hommes de 25 à 50 ans, arrêtés le 11 avril par des commandos de l'armée française en territoire somalien alors qu'ils se trouvaient en voiture en possession d'une partie de la rançon, nient avoir participé directement à l'arraisonnement en mer une semaine auparavant du voilier et à la séquestration des 30 hommes d'équipage.

L'accusation aura jusqu'au 15 juin pour tenter de prouver le contraire, en particulier avec les dépositions des anciens hommes d'équipage. Une rançon de 2,15 millions de dollars a été versée par la société propriétaire du Ponant, mais les commandos français n'ont récupéré que l'équivalent de 118.000 euros en dollars et monnaie locale.

Lors du premier procès de ce type concernant la prise d'otages du voilier Carré d'As en 2008 dans le golfe d'Aden, la cour d'assises de Paris a prononcé des condamnations pour cinq pirates somaliens à des peines de quatre à huit ans de prison et a acquitté un sixième homme.

Le parquet, qui trouvait ces peines trop faibles, a fait appel et il y aura donc un second procès de cette affaire.

La France devra par ailleurs encore juger trois autres Somaliens capturés lors de l'assaut du voilier Tanit, où un otage français avait péri d'une balle militaire française en 2009, puis un groupe de sept derniers hommes accusé de l'attaque en septembre 2011 d'un catamaran où un Français avait été assassiné.

Du fait de la déliquescence de l'Etat somalien, la piraterie avec prises d'otages est aujourd'hui endémique. Environ 300 otages et une dizaine de navires marchands sont actuellement aux mains de pirates capables de sévir à des centaines de kilomètres au large du littoral de leur pays, où l'anarchie et l'insécurité règnent depuis 1991.

La communauté internationale a réagi en envoyant en 2008 sur place des bâtiments militaire regroupés au sein d'une unité de l'Union baptisée Navfor/Atalante.

Le 15 mai dernier, cette force a mis en application une nouvelle stratégie décidée en mars et attaqué pour la première fois une base de pirates sur la côte somalienne, détruisant cinq vedettes rapides.

L'Union européenne a décidé fin mars de prolonger de deux ans, jusqu'en décembre 2014, la mission de sa force navale chargée de lutter contre la piraterie maritime dans l'océan Indien.

Thierry Lévêque, édité par Patrick Vignal)