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Tunisie

Tunisie : quatrième jour de violences à Siliana

Manifestation à Siliana, en Tunisie. Le 30 novembre 2012.

Manifestation à Siliana, en Tunisie. Le 30 novembre 2012. - -

De nouveaux affronts entre policiers et manifestants ont éclaté vendredi pour le quatrième jour consécutif à Siliana, au sud-ouest de Tunis. Paris déplore le nombre élevé de blessés.

Quatrième jour de violences à Siliana en Tunisie, où policiers et manifestants s’affrontent encore vendredi. Ces derniers réclament le départ du gouverneur, qui peine à stabiliser le pays après sa révolution, et des aides du gouvernement.

Les affrontements ont éclaté lorsque plusieurs centaines de protestataires, des jeunes dans leur grande majorité, ont attaqué avec des pierres un important poste de police. Les forces de l'ordre ont alors répliqué peu après avec des gaz lacrymogènes, pourchassant les assaillants dans les rues et répétant le scénario de la veille.

En fin d'après-midi, les heurts se sont intensifiés. La police a procédé à des tirs de sommation après avoir été visée par des cocktails Molotv lancés par des manifestants. Sous couvert d'anonymat, un policier a même déclaré : "si on nous y autorise, je n'hésiterai pas à tirer avec des balles réelles".

Plus de 300 blessés

Le bilan des manifestations cette semaine dans la région de Siliana, est de plus de 300 blessés. Vendredi, une vaste manifestation a rassemblé en matinée, des milliers de personnes pour une marche "symbolique" de cinq kilomètres en direction de Tunis. Quelles sont leurs principales revendications ? Le départ du gouverneur, la fin de la violence policière, la mise en place d'un programme d'aides à cette région économiquement sinistrée.

La lutte contre la pauvreté, le chômage et la fin de l'arbitraire policier étaient déjà les revendications phares de la révolution de 2010 et 2011, mais semblent revenir en force depuis plusieurs mois dans l'intérieur du pays, régions marginalisées économiquement depuis des décennies.

Delanoë solidaire avec la population

Le maire de Paris, Bertrand Delanoë a assuré dans un communiqué, sa solidarité avec la population durement éprouvée de Siliana et sa région.

"Je forme le vœu que soit trouvée une solution basée sur le dialogue entre tous les acteurs concernés et l’adoption d’un plan d’action favorisant le développement économique de la région", a-t-il insisté.

Philippe Lalliot, porte-parole du Quai d’Orsay, a lui aussi assuré qu’il s’agissait d’un motif de préoccupation pour la France.