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Tunisie

Le "Harlem Shake" dérange les islamistes radicaux en Tunisie

La polémique a commencé avec le premier Harlem Shake, tourné par des lycéens de Tunis.

La polémique a commencé avec le premier Harlem Shake, tourné par des lycéens de Tunis. - -

Cette vidéo reprise et parodiée dans le monde entier fait polémique en Tunisie, entre jeunes laïcs et radicaux revendiquant la morale islamique. Un tournage a dégénéré en bagarre mercredi à Tunis.

Le Harlem Shake prend une tournure politique en Tunisie. Cette vidéo de quelques secondes, reprise et parodiée sur Internet dans le monde entier, montre des personnes déguisées dansant en groupe, en imitant des actes sexuels. En quelques jours, elle est devenue un sujet de querelle entre des jeunes laïcs et islamistes radicaux.

Au coeur du problème, la diffusion d'un Harlem Shake organisé par des lycéens du lycée Père Blanc de Tunis, postée samedi 23 février sur YouTube. Certains dansent en sous-vêtements, d'autres portent des barbes de salafistes. Colère du ministère de l'Education: le 24 février, il annonce l'ouverture d'une enquête contre ces dépassements qui vont à l’encontre des "missions éducatives".

La réplique ne s'est pas fait attendre: lundi soir, le site du ministère de l'Education a été piraté. Sur la page d'accueil, s'affichait "HACKED BY Z & S" et "GreeTz to : Pére Blanc" (salutations à Père blanc), et le morceau Harlem Shake y était diffusé en boucle.

Un "Harlem Shake" de protestation le 1er mars

A Tunis ce mercredi, plus de 200 étudiants se sont eux aussi rassemblés dans la cour de leur établissement, l'Institut des langues Bourguiba de la cité El Khadra, pour y organiser et tourner un Harlem Shake. Le rassemblement s'est attiré les foudres des islamistes radicaux. Une dispute a dégénéré entre les deux clans, qui se sont affrontés à coups de poing. Les islamistes se sont finalement repliés, laissant le tournage avoir lieu.

Pour les enseignants de l'Institut des langues, cette opposition entre jeunes laïcs et tenants du puritanisme témoigne des tensions actuelles dans le pays. "C'est un échantillon de ce qui se passe en Tunisie. Une minorité est prête à avoir recours à la violence pour imposer ses lois", relève Manoubia Ben Ghadahem, professeur de français.

Un mouvement de soutien s'est organisé sur Facebook. Plus de 4.600 personnes ont ainsi promis de participer le 1er mars à un Harlem Shake de contestation devant le ministère de l'Education.