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Tunisie

Au moins 20 blessés lors d'une attaque suicide à Tunis

L'explosion a fait 9 blessés dont 8 policiers.

L'explosion a fait 9 blessés dont 8 policiers. - FETHI BELAID / AFP

Une femme s'est fait exploser lundi en début d'après-midi sur la principale artère du centre de Tunis.

Au moins vingt personnes, dont quinze policiers et deux adolescents, ont été blessées ce lundi dans un attentat perpétré par une femme kamikaze à Tunis, le premier à secouer la capitale tunisienne depuis 2015.

Aucun des blessés n'est grièvement atteint, a précisé lundi soir le porte-parole de la Sûreté nationale Walid Ben Hkima, soulignant que beaucoup n'avaient été que brièvement hospitalisés.

"C'est une tragédie", a déclaré le président tunisien Béji Caïd Essebsi depuis Berlin. "Nous avons cru que nous avions éradiqué le terrorisme", a-t-il poursuivi mais "le terrorisme est toujours présent au coeur de la capitale".

La kamikaze a déclenché sa charge en milieu de journée "à proximité de voitures de police", sur l'avenue Habib Bourguiba, la principale artère du centre de la capitale, a déclaré le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Sofiène Zaag.

Pas connue comme "extrémiste"

Cette femme, âgée de 30 ans, n'était pas considérée comme "extrémiste" par les services de sécurité, a indiqué le ministère dans un communiqué, sans autre précision sur son identité. D'après des sources policières, la kamikaze ne portait vraisemblablement pas de "ceinture d'explosifs" mais "plutôt une bombe artisanale".

Rapidement, d'importants renforts de police sont arrivés sur les lieux et le secteur a été bouclé. Au moins deux personnes ont été interpellées, dont une dans des conditions mouvementées. Dans une atmosphère chaotique, de nombreux cafés et boutiques de cette avenue emblématique de la capitale ont rapidement baissé leurs rideaux, selon la même source. Lundi soir, le centre ville était désert.

Le groupe parlementaire du parti islamiste Ennahdha a appelé "tous les Tunisiens à s'unir pour faire face au terrorisme". L'attentat intervient alors que la scène politique tunisienne est déstabilisée par des luttes de pouvoir notamment au sein du parti présidentiel Nidaa Tounès à l'approche d'élections présidentielle et législatives. 

"Cet événement nous rappelle que nous avons d'autres problèmes en Tunisie", a souligné le président Essebsi, déplorant ce climat politique délétère. 

L'avenue Bourguiba est l'une des artères les plus fréquentées de la capitale et, peu avant l'explosion, un groupe de personnes y manifestait pour protester contre la mort d'un jeune homme de 19 ans dans des échauffourées avec des agents de la douane, la semaine dernière.

Première attentat depuis 2015

Si aucun décès n'est à déplorer, cet attentat a replongé la capitale tunisienne plusieurs années en arrière. Il s'agit en effet du premier à secouer Tunis depuis le 24 novembre 2015, quand une attaque suicide, commise là aussi en plein centre, avait visé un bus de la garde présidentielle, tuant 12 agents. Elle avait été revendiquée par le groupe jihadiste Daesh.

Cette même année, 60 personnes dont 59 touristes, avaient été tuées dans d'autres attentats contre le musée du Bardo à Tunis, le 18 mars, puis contre une plage et un hôtel près de Sousse, le 26 juin. Ces deux attaques avaient aussi été revendiquées par Daesh.
B.L. avec AFP