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Tunisie: au moins quatre morts et 23 disparus après deux naufrages d'embarcations de migrants

Des migrants secourus en Méditerranée et recueillis dans un canot de sauvetage des ONG SOS Méditerranée et Médecins sans Frontières (MSF), le 11 août 2019. (Photo d'illustration)

Des migrants secourus en Méditerranée et recueillis dans un canot de sauvetage des ONG SOS Méditerranée et Médecins sans Frontières (MSF), le 11 août 2019. (Photo d'illustration) - Anne CHAON © 2019 AFP

Deux embarcations de migrants ont chaviré vendredi et samedi au large des côtes de la Tunisie. 53 migrants ont pu être sauvés mais 23 sont toujours portés disparus.

Un nouveau drame humain en pleine mer Méditerranée. Vingt-sept migrants originaires d'Afrique subsaharienne sont morts ou portés disparus après deux naufrages vendredi et samedi au large de la Tunisie, a indiqué à l'AFP un porte-parole du tribunal de Sfax, dans le centre-est du pays.

Il s'agit au moins des sixième et septième naufrages depuis début mars, selon un décompte de l'AFP, et ces accidents survenus devant les côtes tunisiennes ont fait au moins une centaine de morts ou disparus.

Selon des témoignages recueillis par la justice qui a ouvert une enquête, 37 migrants étaient "partis du littoral quand leur embarcation a fait naufrage vendredi après-midi" et seuls 17 ont pu être sauvés, a précisé le porte-parole Faouzi Masmoudi.

Des conditions de sécurité insuffisantes

Un autre naufrage a eu lieu samedi matin, a-t-il dit en début de soirée à l'AFP, en donnant un bilan de "quatre corps repêchés sur une plage au nord de Sfax, trois disparus et 36 personnes secourues" pour cet accident survenu "plus près de la côte" que celui de vendredi.

Le porte-parole a précisé que la justice avait ouvert des enquêtes sur les circonstances des accidents.

L'objectif est aussi "de trouver les organisateurs de ces tentatives de traversée qui les ont fait embarquer sur des embarcations en tôle de fer, n'offrant pas du tout de conditions de sécurité minimales mais qui sont moins chères à fabriquer que celles en bois", a précisé Faouzi Masmoudi.

De nombreux départs depuis le début de l'année

Vendredi, la garde nationale avait annoncé avoir secouru ou intercepté "14.406 personnes dont 13.138 originaires d'Afrique subsaharienne, le reste étant des Tunisiens", sur les trois premiers mois de l'année, soit plus de cinq fois le nombre recensé pour la même période de 2022.

Les chiffres pour 2023 sont "en très forte hausse parce qu'il y a beaucoup plus de départs", avait précisé à l'AFP Houssem Jebabli, porte-parole de la garde nationale. La quasi-totalité des interceptions et sauvetages en 2023 ont eu lieu dans les zones de Sfax, la deuxième ville du pays.

La Tunisie, dont certaines portions de littoral se trouvent à moins de 150 km de l'île italienne de Lampedusa, enregistre très régulièrement des tentatives de départ de migrants, majoritairement originaires de pays d'Afrique subsaharienne, vers l'Italie.

Les départs se sont intensifiés après un violent discours le 21 février du président tunisien Kais Saied pourfendant l'immigration clandestine.

Q.M. avec AFP