BFMTV
Afrique

Tunis: "Il a disparu pendant un mois", confirme la famille de l’un des terroristes

Abdel-Malek Abidi, un oncle de Yassine Abidi, l'un des deux auteurs de la tuerie du musée du Bardo, à Tunis.

Abdel-Malek Abidi, un oncle de Yassine Abidi, l'un des deux auteurs de la tuerie du musée du Bardo, à Tunis. - BFMTV

TEMOIGNAGE BMFTV – La famille de Yassine Abidi, l’un des deux auteurs de l’attentat contre le musée du Bardo à Tunis, se livre à BFMTV. Très choqué, Abdel-Malek Abidi, son oncle, décrit un "jeune homme normal", élevé dans une famille "modérée et moderne".

A Tunis, la famille Abidi s’est réveillée mardi dans la torpeur. L’un des leurs, Yassine Abidi, est l’un des deux auteurs de la tuerie du musée du Bardo, revendiquée par Daesh, qui a coûté la vie à 21 personnes, dont vingt touristes étrangers.

La famille de Yassine Abidi a accepté de se livrer à BFMTV. Devant la maison des parents de Yassine, mort dans l’assaut, une tente est dressée pour accueillir les proches comme le veut ici la tradition. Abdel-Malek Abidi, serre dans ses mains la photo de son neveu.

"C'est un jeune homme normal"

"Elle date du 28 décembre 2011, précise-t-il à BFMTV. Vous le voyez, c’est un jeune homme normal. Regardez comment il est habillé…"

Pour cet oncle, la famille ne pouvait rien deviner de ses projets meurtriers. Abdel-Malek Abidi se rappelle chaque détail, le jour du drame.

"Le matin, vers 7 heures, il a fait sa prière. Il est revenu, il a pris son café et il est allé travailler. Sa sœur lui a téléphoné, vers 10 heures, mais son téléphone était coupé raconte-t-il encore. Mais il se comportait comme un jeune tout à fait normal!"

"Une famille modérée, moderne"

Yassine, précise son oncle, était un jeune homme élevé dans une famille tolérante et ouverte. "Il a eu son bac, il a fait deux ans d’études supérieures à la faculté de lettres explique-t-il, la voix chargée d’émotion. Oui, une famille modérée, moderne. On n’accepte pas cela, nous ne sommes pas du côté du terrorisme, du côté des idées extrémistes."

Ses proches avaient toutefois constaté un changement. Yassine Abidi s’intéressait plus à la religion. En décembre dernier, il a disparu sans donner de nouvelles: "Il a commencé à faire la prière il y a deux ou trois ans mais je n’ai pas senti qu'il avait changé de personnalité, il restait le même, raconte Walid Abidi, un cousin de Yassine.

"Il a bien disparu pendant un mois mais il est revenu inchangé", se rappelle Walid.

Entraînement en Libye

"Au début, on a eu des doutes, mais il a expliqué son absence, il nous a dit qu'il était avec une amie étrangère, et on a accepté cela" conclut-il.

La famille s’interroge désormais sur ce qu’a bien pu faire Yassine pendant sa disparition. Qui a-t-il vraiment rencontré? Jeudi soir, le secrétaire d'Etat tunisien chargé des affaires sécuritaires, Rafik Chelly, a affirmé que Yassine Abidi, un "élément extrémiste salafiste takfiri", s’était entraîné au maniement des armes en Libye.

C. P. avec Antoine Bonnetier, Fabrice Babin et Guillaume Courderc