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Soudan: deux jours après son arrivée, le chef du Conseil militaire de transition annonce son départ

Des Soudanais en liesse à Khartoum, le 11 avril 2019.

Des Soudanais en liesse à Khartoum, le 11 avril 2019. - AFP

Awad Ibn Ouf a nommé un autre militaire pour lui succéder, une décision accueillie par des scènes de joie des manifestants à Khartoum.

Au lendemain de la destitution d'Omar el-Béchir au Soudan, le chef du conseil militaire de transition désormais aux commandes du pays a renoncé au pouvoir vendredi soir. Il a nommé un autre militaire pour lui succéder, une décision accueillie par des scènes de joie des manifestants à Khartoum.

"En deux jours, nous avons renversé deux présidents" ou encore "nous avons réussi", scandaient les manifestants en brandissant des drapeaux soudanais. Plus tôt dans la journée, les militaires au pouvoir avaient démenti avoir mené un coup d'État et se sont efforcés de rassurer la communauté internationale ainsi que les manifestants. 

"Prise de partie en faveur du peuple"

Awad Ibn Ouf, le chef du Conseil militaire de transition, a annoncé dans un discours à la Nation avoir renoncé à son poste, et nommé à sa place Abdel Fattah al-Burhan Abdelrahmane, inspecteur général des forces armées. Cette déclaration a été accueillie par des scènes de liesse dans la capitale soudanaise. 

"Le rôle du conseil militaire est de protéger la sécurité et la stabilité du pays", a déclaré plus tôt le général Omar Zinelabidine, membre du Conseil militaire, qui s'exprimait devant des diplomates arabes et africains.

"Ce n'est pas un coup d'État militaire, mais une prise de partie en faveur du peuple", a-t-il assuré.

Pas "livré à l'étranger"

"Nous ouvrirons un dialogue avec les partis politiques pour examiner comment gérer le Soudan. Il y aura un gouvernement civil et nous n'interviendrons pas dans sa composition", a-t-il dit, répétant des assurances formulées plus tôt par les chefs militaires.

Ceux-ci avaient par ailleurs affirmé que le président déchu, qui dirigeait le pays d'une main de fer depuis 30 ans, était en détention mais qu'il ne serait pas "livré à l'étranger", alors qu'il est sous le coup de deux mandats d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI).

"Sit-in" devant le QG de l'armée

Après des semaines de manifestations réclamant son départ, Omar el-Béchir a été renversé jeudi par l'armée qui a mis en place un "Conseil de transition militaire" pour deux ans.

De son côté, le groupe de coordination qui organise les protestations a exhorté les militaires à "transférer le pouvoir à un gouvernement civil de transition".

Dans le cas contraire, "nous allons continuer le sit-in devant le QG de l'armée et dans d'autres villes", a-t-on ajouté dans un communiqué.
Jules Pecnard avec AFP