Sète : 230 Marocains prisonniers de leurs bateaux

230 marins marocains sont prisonniers depuis 3 mois de leurs bateaux, bloqués à Sète (Hérault) après une décision de justice. Sans argent, privés d’eau et d’électricité, ils vivent dans des conditions d’hygiène déplorables.

Trois ferries et leurs 230 marins marocains sont immobilisés à quai depuis presque 3 mois dans le port de Sète (Hérault). Le Biladi, le Marrakech et le Bni, qui assurent la liaison vers Tanger, sont bloqués suite à une décision début janvier du tribunal de commerce de Montpellier (Hérault). La compagnie marocaine qui les affrète doit plusieurs millions d’euros d'impayés à la France.
Les marins, sans nouvelles de leur employeur, n’ont pas été payés et vivent à bord dans des conditions d’hygiène et d’alimentation qui se dégradent de jour en jour.

«Ils sont obligés de faire leurs besoins dans des sacs en plastique»

« Il n’y a plus d’eau ni d’électricité à bord de deux des bateaux » raconte sur RMC Yves Reynaud, représentant syndical CFDT des marins en France. « Ils ne peuvent pas se laver ou presque pas. Pour manger, il ne leur reste qu’un peu de thon et des tartines, et à la fin de la semaine, le stock sera épuisé. (…) Ils sont obligés de faire leurs besoins dans des sacs en plastique. (…) Le chauffage est coupé. Il y a 3 semaines, il faisait -7 à bord ».

«S’ils rentrent au Maroc ils ne toucheront jamais leur argent»

« Même le commandant de bord n’arrive pas à joindre la compagnie » raconte Amar, l’un des passagers, qui assure que malgré ces conditions de vie déplorable, « il ne veut pas quitter Sète ». « Les marins n’ont pas le choix » explique Yves Reynaud, « ils savent que s’ils rentrent au Maroc ils ne toucheront jamais leur argent ».

La Rédaction