Sénégal : les États-Unis jugent non "légitime" le vote du report de l'élection présidentielle

"Les États-Unis sont profondément préoccupés par les mesures prises pour repousser l'élection présidentielle du 25 février au Sénégal, qui vont à l'encontre de la forte tradition démocratique" du pays, a affirmé le Département d'État dans un communiqué ce mercredi.

Les États-Unis jugent que le vote du Parlement sénégalais qui reporte la présidentielle et prolonge le mandat du président Macky Sall n'est pas "légitime", réaction la plus critique à ce jour d'un important partenaire face à la grave crise politique en cours.

Ils sont "particulièrement alarmés" par les conditions dans lesquelles les députés ont entériné lundi ce report décrété de facto par le président Sall deux jours plus tôt, et par l'évacuation de force par les gendarmes des parlementaires qui s'opposaient au vote, dit le Département d'État. Étant donné ces circonstances, "le vote ne peut être considéré comme légitime", ajoute-t-il.

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18:32

"L'UE est très préoccupée par le report du scrutin présidentiel"

Il s'agit de la réaction la plus tranchée à ce jour d'un allié du Sénégal devant une modification de dernière minute du calendrier qui a suscité des cris de "coup d'État constitutionnel" de la part de l'opposition.

L'Union européenne a pour sa part appelé à "rétablir le calendrier" initial de la présidentielle. "L'UE est très préoccupée par le report du scrutin présidentiel. Ce report entache la longue tradition de démocratie au Sénégal et ouvre une période de grande incertitude", a déclaré Nabila Massrali, porte-parole de la Commission européenne.

L'organisation ouest-africaine Cedeao, dont le Sénégal est membre et au sein de laquelle il a constamment plaidé pour le respect de l'ordre constitutionnel dans les autres pays, l'a encouragé à "prendre de toute urgence les mesures nécessaires pour rétablir le calendrier électoral".

"La communauté internationale est en train de lâcher Macky Sall", a estimé devant la presse Amadou Ba, mandataire du candidat antisystème Bassirou Diomaye Faye.

Les candidats ont fait part de leur intention de continuer à faire campagne. Ils ont appelé les syndicats et les chefs religieux à "une convergence de toutes les forces vives de la nation".

A.G avec AFP