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Sénégal

Sénégal: des députés demandent un renforcement de la répression de l'homosexualité

Une manifestation pour la criminalisation de l'homosexualité à Dakar le 23 mai 2021

Une manifestation pour la criminalisation de l'homosexualité à Dakar le 23 mai 2021 - Seyllou / AFP

Alors que l'homosexualité est déjà punie au Sénégal, certains députés ont déposé une proposition de loi pour augmenter la répression.

Un groupe de députés au Sénégal a déposé mercredi une proposition de loi visant à renforcer la répression de l'homosexualité dans ce pays d'Afrique de l'Ouest à majorité musulmane. La proposition de loi est portée par les députés Mamadou Lamine Diallo, Cheikh Bamba Dièye, Aliou Souaré et Moustapha Guirassy, tous de l'opposition parlementaire.

Elle vise à modifier le code pénal pour punir "d'une peine de cinq à dix ans d'emprisonnement ferme et d'une amende d'1 million à 5 millions FCFA (1.500 à 7.625 euros) sans possibilité d'accorder des circonstances atténuantes quiconque aura été reconnu coupable d'actes contre nature".

L'article que les députés cherchent à modifier stipule dans sa version actuelle que "sera puni d'un emprisonnement d'un à cinq ans et d'une amende de 100.000 à 1.500.000 francs (152 à 2.286 euros), quiconque aura commis un acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe".

" le condensé de nos valeurs de culture et de civilisation"

"Le bureau de l'Assemblée nationale va se réunir prochainement pour se prononcer sur la recevabilité" de la proposition, a dit le député Mamadou Lamine Diallo au cours d'une conférence de presse mercredi à Dakar. Il a précisé que le collectif "And Samm Jikko" (Ensemble pour la sauvegarde des valeurs, en wolof) fondé par l'ONG islamique Jamra, à l'origine de cette proposition de loi, est composé "d'associations sénégalaises de tous bords qui ont pris leurs responsabilités".

Le 23 mai, plusieurs centaines de manifestants s'étaient rassemblés à Dakar pour demander au gouvernement d'adopter avec "urgence une loi criminalisant l'homosexualité".

En 2020, le président Macky Sall avait expliqué que l'interdiction de l'homosexualité n'avait "rien à voir" avec l'homophobie. "Les lois de notre pays obéissent à des normes qui sont le condensé de nos valeurs de culture et de civilisation", avait-il déclaré à l'occasion d'une visite du Premier ministre canadien Justin Trudeau.

A.A. avec AFP