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Sénégal

Sénégal: baisse progressive des tensions, au moins 16 morts et 357 manifestants blessés

De nombreuses manifestations ont eu lieu ce jeudi 1er juin 2023 au Sénégal après la condamnation d'Ousmane Sonko

De nombreuses manifestations ont eu lieu ce jeudi 1er juin 2023 au Sénégal après la condamnation d'Ousmane Sonko - JOHN WESSELS / AFP

La présence des forces de sécurité a légèrement diminué dimanche à Dakar où de nombreux magasins restent fermés depuis jeudi et la condamantion de l'opposant Ousmane Sonko.

La tension retombe progressivement au Sénégal où des heurts de moindre intensité ont fait une nouvelle victime samedi, portant à 16 le nombre officiel de morts depuis la condamnation jeudi de l'opposant sénégalais Ousmane Sonko à deux ans de prison.

Les Sénégalais continuent de redouter une arrestation du candidat déclaré pour la présidentielle de 2024. Alors que les camps d'Ousmane Sonko et du président Macky Sall se renvoient la responsabilité des violences et des morts, le gouvernement a décidé de couper "temporairement" internet sur les téléphones.

Dans un communiqué dimanche, le Pastef, parti d'Ousmane Sonko, condamne "la répression meurtrières des forces de défense et de sécurité" et accuse le pouvoir d'utiliser "des milices privés" pour "mater" les populations civiles. Il donne un bilan de 19 morts parmi les manifestants.

Il continue d'exhorter les Sénégalais "à se défendre par tous les moyens et à riposter".

"Nette baisse des points de tension et des arrestations"

Le gouvernement dénonce pour sa part les "actes de vandalisme et de banditisme", oeuvre des partisans d'Ousmane Sonko soutenus par des "forces occultes", "des étrangers" venus "déstabiliser le pays" et le "plonger dans le chaos". Il affirme que certains manifestants sont armés. Le ministre de l'Intérieur a annoncé samedi avoir mené quelque 500 arrestations.

Dans un communiqué dimanche, la Croix-Rouge a annoncé avoir secouru depuis le début des troubles 357 manifestants blessés, dont une femme enceinte, et 36 éléments des forces de défense et de sécurité. Parmi eux, 78 étaient blessés grièvement et ont été évacués vers des structures de santé.

La présence des forces de sécurité a légèrement diminué dimanche à Dakar où de nombreux magasins restent fermés. Plusieurs quartiers qui avaient connus des accès de violence jeudi et vendredi dans la capitale sont restés calmes samedi.

Le ministère de l'Intérieur a communiqué dimanche sur une "nette baisse des points de tension et des arrestations". "Beaucoup d'activités ont repris hier (samedi) soir et ce (dimanche) matin avec la fin de l'interdiction de la circulation des motocycles", a-t-il ajouté.

Des poubelles, qui commençaient à s'entasser dans certains quartiers de la capitale, ont été ramassés.

Internet coupé

Mais le gouvernement a suspendu dimanche internet sur les téléphones "en raison de la diffusion de messages haineux et subversifs", alors que les réseaux sociaux, comme WhatsApp, Facebook ou Twitter, étaient déjà indisponibles.

"L'internet des données mobiles est suspendu temporairement sur certaines plages horaires", dit un communiqué du ministère de la Communication, des télécommunications et de l'économie numérique.

Des manifestations spontanées ont suivi jeudi la condamnation de l'opposant Ousmane Sonko, candidat déclaré pour la présidentielle de 2024, et condamné à deux ans de prison ferme pour avoir poussé à la "débauche" une jeune femme de moins de 21 ans.

A.G avec AFP