BFMTV
Afrique

Qui est Al-Mourabitoune, le groupe jihadiste derrière l’attaque de Bamako?

Le groupe jihadiste Al-Mourabitoune a revendiqué vendredi l’attaque de l’hôtel Radisson qui a fait au moins 27 morts. A la tête de cette organisation, Mokhtar Belmokhtar, une figure d’Al-Qaïda au Maghreb islamique.

L’attaque de l’hôtel Radisson de Bamako a fait au moins 27 morts vendredi. Par deux fois après l’attaque, le groupe Al-Mourabitoune proche d’Al-Qaïda a revendiqué l’attentat, notamment à travers un document sonore adressé à Al-Jazeera. "Nous les Mourabitoune, avec la participation de nos frères (…) d’Al-Qaïda au Magreb islamique revendiquons l’opération de prise d’otages à l’hôtel Radisson", affirme l’enregistrement.

Un groupe derrière plusieurs attaques au Mali

Ce mouvement jihadiste né en 2013 de la fusion de deux groupes: le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et des "Signataires par le sang", un mouvement créé pendant la guerre du Mali; A la tête de groupe armé, Mokhtar Belmokhtar, un Algérien, surnommé "le borgne", l’un des chefs jihadistes les plus redoutés du Sahel. C’est déjà lui qui en 2013 était derrière la prise d’otages d’In Amenas sur une exploitation gazière au sud de l’Algérie. En juin dernier, les autorités libyennes avaient annoncé la mort du chef jihadiste dans des frappes américaines, une information démentie depuis par son groupe.

Si la revendication de l'attaque de Bamako reste encore à confirmer, "le mode opératoire de l’attaque du Radisson Blu est très semblable à de précédentes attaques menées par le groupe Al-Mourabitoune", analyse pour Le Monde Afrique Marie Rodet, spécialiste de l'histoire contemporaine du Mali. Ces derniers mois, Al-Mourabitoune s’est montré très actif au Mali, en mars dernier le groupe était à l’origine de l’attaque visant le bar "La Terrasse", prisé des occidentaux à Bamako. L’attaque avait fait cinq morts dont un Français. Cet été encore, le groupe a revendiqué un attentat contre un hôtel de Sévaré, dans le centre du pays.

Une surenchère après les attentats de Paris?

En mai dernier, certains cadres du groupe jihadiste avaient rejoint l’organisation Etat islamique mais Belmokhtar avait réaffirmé la loyauté des Al-Mourabitoune pour Al-Qaïda.

L’attaque commise au Mali vendredi pourrait d’ailleurs avoir pour ambition de réaffirmer l’influence d’Al-Qaïda, après les attaques de Paris revendiquée par Daesh. "C’est vrai que quand il y a une dissidence, quand il y a une compétition entre des groupes terroristes, ça va être à celui qui va faire le carnage le plus terrible. C’est source d’instabilité", indique Romain Caillet, spécialiste des mouvements jihadistes sur BFMTV. Derrière cette nouvelle attaque, les experts craignent la surenchère des groupes jihadistes qui se livrent à une guerre d’influence.

C. B avec AFP