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Paris et Londres veulent une pression accrue sur Kadhafi

Le président Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique David Cameron, mercredi sur le perron de l'Elysée. La France et la Grande-Bretagne ont réaffirmé mercredi soir leur unité de vue sur la crise libyenne au moment où les deux pays tentent de pe

Le président Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique David Cameron, mercredi sur le perron de l'Elysée. La France et la Grande-Bretagne ont réaffirmé mercredi soir leur unité de vue sur la crise libyenne au moment où les deux pays tentent de pe - -

PARIS (Reuters) - La France et la Grande-Bretagne ont réaffirmé mercredi soir leur unité de vue sur la crise libyenne au moment où les deux pays...

PARIS (Reuters) - La France et la Grande-Bretagne ont réaffirmé mercredi soir leur unité de vue sur la crise libyenne au moment où les deux pays tentent de persuader leurs alliés de l'Otan d'intensifier les opérations militaires contre les forces du colonel Kadhafi.

Les deux chefs de file de la coalition qui vient en aide à l'opposition libyenne se sont en outre engagés à oeuvrer de concert au niveau diplomatique afin de rapprocher les diverses initiatives pour une solution politique au conflit.

Ils entendent ainsi éviter que le colonel Kadhafi, dont ils réclament le départ, ne joue de leurs différences pour se maintenir au pouvoir, a-t-on indiqué de source proche de l'Elysée.

Le président Nicolas Sarkozy et le Premier ministre David Cameron ont évoqué pendant près de deux heures la situation dans le pays sur fond de signes de fragilité au sein de la coalition internationale à l'oeuvre depuis trois semaines en Libye.

"La situation actuelle montre que le colonel Kadhafi et ceux qui l'entourent sont déterminés à maintenir leur effort de guerre contre leur propre population", a dit la présidence française, évoquant notamment les "sièges dignes du Moyen Age" des villes de Misrata et Zintan, dans l'est de la Libye.

Après la réunion mercredi du "groupe de contact" sur la Libye au Qatar et à la veille d'un conseil des ministres de l'Otan à Berlin, "il s'agissait de faire le point de la situation et de s'assurer que la France et la Grande-Bretagne sont sur la même ligne", a-t-on indiqué de source française.

De source britannique, on a déclaré que Nicolas Sarkozy et David Cameron, qui étaient accompagnés de leurs ministres de la Défense, avaient discuté des moyens d'intensifier la pression militaire contre le colonel Kadhafi, une position que Paris et Londres entendent défendre devant leurs alliés de l'Otan.

PAS NÉCESSAIRE

Le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a notamment reproché cette semaine à l'Otan de ne pas remplir son rôle pour mettre fin aux bombardements de Misrata.

Mais la France n'a pas pour autant décidé de fournir des armes aux insurgés libyens, même si elle fait valoir que la résolution 1973 de l'Onu ne l'interdit pas formellement "puisque la meilleure façon de protéger la population est de permettre aux Libyens qui veulent se protéger de le faire".

"C'est une décision qui a été prise mais cela ne veut pas dire que nous n'avons pas de la sympathie pour ceux qui le font. La France ne le fait pas. Et les Britanniques non plus à notre connaissance", a-t-on déclaré à l'Elysée.

"Ca ne nous paraît pas nécessaire aujourd'hui parce que d'après ce que nous savons, les gens du Conseil national de transition (CNT, l'opposition libyenne) n'éprouvent pas de difficultés particulières à trouver les armes dont ils ont besoin", a-t-on ajouté.

Toujours de même source, on s'est félicité que le groupe de contact réuni à Doha ait appelé au départ de Mouammar Kadhafi.

"Kadhafi doit partir. Plus vite il partira, mieux cela vaudra pour son peuple", a-t-on indiqué en soulignant que Paris et Londres étaient d'accord sur la question.

Pour autant, les deux pays estiment qu'il ne faut pas interdire toute initiative politique tant que le dirigeant libyen est en place, l'objectif étant de "vider Tripoli de ceux qui s'interrogent pour leur avenir".

"Il faut leur montrer qu'il existe un chemin qui consiste à rejoindre le CNT, à le rejoindre de façon à ce qu'il apparaisse de plus en plus le lieu où se retrouvent tous les Libyens qui veulent un autre avenir", déclare-t-on à l'Elysée.

Yann Le Guernigou, édité par Nicole Dupont