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Otages français au Cameroun : qui sont les ravisseurs ?

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La secte islamiste Boko Haram, et notamment une de ses émanations, le groupe Ansaru, est montrée du doigt. Un groupe monté en puissance ces dernières semaines, en concentrant ses activités sur les enlèvements d'étrangers. Explication.

Qui se cache derrière la vidéo diffusée lundi sur Internet, montrant sept otages occidentaux qui pourraient être la famille de Français enlevée le 19 février dernier dans le Nord-Cameroun ?

Il pourrait bien s'agir d'une initiative criminelle locale, qui ne répond ni à une commande d'Aqmi, ni à la hiérarchie de Boko Haram. Mais plutôt à une organisation mafieuse, qui se finance par des attaques de banques et des rançons d'enlèvements d'expatriés et d'hommes d'affaires nigérians. Explication.

> Une branche de Boko Haram ?

"On est entre le crapuleux et le politico-religieux", explique Marc-Antoine Pérouse de Montclos, spécialiste du Nigeria. "Il ne faut pas exclure que ce soit une branche de Boko Haram, pas un groupe indépendant mais une branche, qui, de sa propre initiative, aurait décidé de se saisir de cette famille de touristes français, qu'elle aurait trouvée de façon un peu fortuite, sur une piste, près de la frontière nigériane, dans le parc naturel de Waza", poursuit-il.

> Négociations possibles ?

Il s'agirait d'Ansaru, un groupe qui formule des revendications régionales, comme la libération de femmes appartenant à Boko Haram au Nigeria. Un moyen, d'après les spécialistes, de justifier le rapt des deux enfants et de leur mère. Ce serait également un signe positif, en vue de futures négociations.

"Les revendications sont liées à la libération de personnes appartenant à des mouvements terroristes, au Nigeria et au Cameroun. Donc on est dans quelque chose qui semble accessible en termes de discussions, de revendications", estime Frédéric Gallois, ancien chef du GIGN.

Dans un communiqué, le groupe précise qu'il égorgera les otages si ses revendications ne sont pas satisfaites. La marge de manoeuvre est étroite, car les sujets seraient hors de portée de la France, selon le Quai d'Orsay.


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Igor Sahiri et Pauline Ranger et Thomas Cruse et A.S.