BFMTV
Afrique

"On n'est pas couché": la sortie de Manuel Valls sur Ali Bongo qui ne passe pas au Gabon

Manuel Valls samedi soir sur le plateau d'On n'est pas couché, face à Jérémy Ferrari (à gauche).

Manuel Valls samedi soir sur le plateau d'On n'est pas couché, face à Jérémy Ferrari (à gauche). - Capture d'écran France 2

Le Premier ministre a laissé entendre samedi soir que le chef de l'Etat gabonais, Ali Bongo, n'avait pas été élu démocratiquement. Dimanche soir, le Gabon a rappelé son ambassadeur en France pour "consultation".

"Comment expliquez-vous qu'Ali Bongo se retrouve en tête d'une marche pour la liberté d'expression?" Samedi soir, l'humoriste Jérémy Ferrari a pris à parti le Premier ministre Manuel Valls, évoquant notamment la présence controversée lors de la marche du 11 janvier du chef de l'Etat gabonais Ali Bongo, présenté par son opposition comme un dictateur. 

"Dans cette manifestation, vous retenez Ali Bongo, moi je retiens le président de l'Autorité palestinienne et le Premier ministre israélien. Et surtout, un autre Africain, élu lui, Ibrahim Boubacar Keïta, au Mali", lui répond le chef du gouvernement (voir vidéo ci-dessous). 

"Parce qu'il n'est pas élu, Ali Bongo?", rétorque l'humoriste. "Non... Pas comme on l'entend", rebondit Manuel Valls.

L'ambassadeur rappelé au Gabon

Une réponse lapidaire, suivie immédiatement d'explications sur l'intervention de l'armée française au Mali, mais qui n'est pourtant pas passée inaperçue au Gabon, relève RFI lundi. "Il confirme ce que nous savions déjà. Ali Bongo doit tirer les conclusions de son imposture", a confié à la radio Richard Moulomba Moumbo, président d'un parti de l'opposition.

Selon Gabonactu.com, le pays a décidé de rappeler dimanche son ambassadeur en France, Germain Ngoyo Moussavou, pour consultation, laissant augurer de tensions diplomatiques. L'annonce en a été faite dimanche soir par le ministre de l'Intérieur gabonais, Pacôme Moubelet Boubéya, à la télévision, qui a marqué sa "surprise" face aux propos de Manuel Valls, alors que les "deux pays entretiennent d'excellentes relations." 

Le 3 septembre 2009, Ali Bongo, fils du chef de l'Etat décédé qui avait exercé son mandat de 1967 à 2009, a été élu président de la République du Gabon avec 41,73% des voix, lors d'un unique tour. Une victoire immédiatement remise en cause par l'opposition, qui conteste depuis sa légitimité au pouvoir. 

Le passage à revoir à partir d'1mn36:

Alexandra Gonzalez