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Nigeria: Boko Haram envoie une "preuve de vie" des lycéennes enlevées il y a deux ans

CNN a diffusé une vidéo transmise par Boko Haram, datant de décembre 2015. On y voit une quinzaine de jeunes filles vêtues de hijab déclamer leur nom. Ce sont quelques unes des 276 lycéennes qui avaient été kidnappées par le groupe jihadiste il y a deux ans.

Alignées contre un mur jaune, quinze jeunes filles, recouvertes d'un large hijab, déclament leurs noms. Fixant le sol, jetant un regard rapide à la caméra, leurs visages sortent à peine de l'enfance, mais derrière elles déjà deux ans de captivité. Ce sont quelques unes des 276 lycéennes qui avaient été kidnappées par Boko Haram il y a deux ans, à Chibok, au nord-est du Nigeria. Si 57 d'entre elles avaient réussi à s'échapper peu après le rapt, c'était silence radio sur le sort des autres jeunes nigérianes.

Cette vidéo, datant du 25 décembre 2015, est un "gage de bonne foi" envoyée par la secte islamiste au gouvernement nigérian, dans le cadre de négociations pour la libération des adolescentes en échange de prisonniers. Il s'agit de la première preuve de vie de certaines adolescentes, depuis la vidéo diffusée par Boko Haram en mai 2014.

La vidéo a été montrée aux parents qui pour certains ont pu reconnaître leur enfant, soulagés. Mais pour d'autres, c'est la douleur persistante de ne pas savoir si leur fille est morte ou en vie.

Mariées de force, esclaves sexuelles ou kamikazes

Fati avait elle aussi été enlevée mais elle est parvenue à s'enfuir. A visage couvert elle raconté le cauchemar de toutes ces adolescentes: mariées de force, esclaves sexuelles, kamikazes…

"Les chefs de Boko Haram venaient nous voir et nous demandaient : 'qui veut être kamikaze ?'. Et les filles répondaient toutes : 'moi, moi…'. Elles criaient toutes et elles se battaient même pour devenir kamikazes", rapporte-elle.

Au début Fati croyait que ses camarades avaient toutes subi un lavage de cerveau. Elle se trompait. 

"Mais c’était juste parce qu’elles voulaient fuir Boko Haram. Elles se disaient que si on leur donnait une bombe, elles pourraient partir et rencontrer des soldats. Elles leur diraient qu’elles portaient une bombe et alors ils enlèveraient la bombe et elles seraient sauvées", a-t-elle ajouté.

Le deuxième anniversaire de cet événement sera commémoré dans tout le pays ce jeudi. L'enlèvement des 276 lycéennes avait choqué le monde entier. Une grande mobilisation avait été lancée sur les réseaux sociaux, sous le hashtag #BringBackOurGirls. Une mobilisation qui avait attiré l'attention sur les exactions commises par le groupe terroriste, mais qui n'a eu aucun effet concret.

A.M, M.-C.M. avec CNN, Agences et BFMTV