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Niger: au moins 26 enfants meurent dans l'incendie de leur école en paille

Des élèves suivent un cours dans une école à Kongome, au Niger, en avril 2010.

Des élèves suivent un cours dans une école à Kongome, au Niger, en avril 2010. - SIA KAMBOU - AFP

A Maradi, dans le sud du Niger, un incendie s'est déclaré dans une école en paille et en bois, ce lundi. Au moins 26 enfants âgés de 5 et 6 ans sont morts.

Un tragique incendie a touché une école de Maradi, dans le sud du Niger, ce lundi. Des flammes ont ravagé ces classes faites de paille et de bois, appelées paillotes.

"Actuellement on a 26 décès, 13 blessés, dont quatre graves", a déclaré le gouverneur, Chaïbou Aboubacar, en précisant qu'il s'agissait d'élèves de première année de cours préparatoire "qui ont entre 5 et 6 ans". "On ignore l'origine de l'incendie, une enquête est ouverte pour la déterminer", a précisé Chaïbou Aboubacar, annonçant qu'un "deuil de trois jours au niveau de la région de Maradi" avait été décrété à compter de mardi.

Cet incendie survient sept mois après un drame similaire à Niamey qui avait fait vingt morts. A la mi-avril, vingt enfants de 3, 4 et 5 ans, étaient morts calcinés dans l'incendie de classes similaires dans un quartier populaire de Niamey, "Pays-Bas", riverain de l'aéroport international et construit dans une ancienne carrière d'argile.

"Ce tragique évènement vient endeuiller une fois de plus le peuple nigérien en général et l'école nigérienne en particulier", regrette le gouvernement dans un communiqué publié ce lundi soir.

Vers l'interdiction des paillotes?

L'incendie ayant été favorisé par la présence des paillottes, la construction est une nouvelle fois remise en cause par le pays. Dans son communiqué, le gouverneur a annoncé en conséquence "l'interdiction formelle des classes en paillotes au niveau du préscolaire sur toute l'étendue du territoire".

En effet, au Niger, un des pays les plus pauvres au monde, pour remédier à l'insuffisance des classes, les autorités construisent des milliers de hangars en paille et en bois où les enfants suivent les cours, parfois assis à même le sol.

Les incendies de ces classes en matériaux précaires et très inflammables sont relativement fréquents, mais font rarement de victimes. Le président nigérien Mohamed Bazoum a récemment promis de les remplacer par des classes en dur.

Après l'incendie de Niamey, "nous avions attiré l'attention des autorités sur le danger que représentent ces classes" en paille, a rappelé Issoufou Arzika, secrétaire général du Syndicat des enseignants du Niger (SNEN). "Il vaut mieux tenir les cours sous des arbres que dans des paillotes qui sont devenues des tombes inflammables pour les élèves", selon lui.

Un pays déjà endeuillé

De plus, l'incendie de l'école à Maradi est survenu au lendemain de l'effondrement meurtrier d'une mine d'or dans la même région. "Le bilan provisoire est de 18 morts que nous avons inhumés ce matin. Il y a eu également sept blessés hospitalisés", a expliqué lundi à l'AFP Adamou Guéraou, le maire de Dan-Issa, localité où a eu lieu le drame. Des ressortissants nigérians figurent parmi les blessés, a-t-il déploré.

L'accident est survenu dimanche après-midi lorsque "des puits artisanaux se sont effondrés" au niveau du site minier du village de Garin-Liman, non loin de la frontière avec le Nigeria, a affirmé Adamou Guéraou. "Les opérations de sauvetage se poursuivent toujours, il se pourrait qu'il y ait encore des corps coincés au fond des trous", a confié une source locale.

Lundi soir, le gouvernement a "décidé de la fermeture immédiate" de ce site "qui présente des menaces concernant la sécurité des personnes, la fréquentation scolaire, l'occupation des espaces champêtres, l'hygiène et la santé des populations, l'exploitation des femmes, des filles et des jeunes enfants".

Le Niger compte depuis une quarantaine d'années des dizaines de sites d'orpaillage traditionnel, notamment dans la région de Tillabéri (ouest), aujourd'hui théâtre d'attaques jihadistes meurtrières, et dans le nord proche de la Libye. Les accidents sur ces sites sont fréquents, en raison de l'instabilité des sols et des moyens archaïques utilisés, selon les autorités.

L.F. avec AFP