BFMTV
Maroc

Séisme au Maroc: le travail difficile des secouristes britanniques et espagnols à Imi N'Tala

BFMTV a pu suivre une équipe de secouristes britanniques et espangols à Imi N'Tala, au sud de Marrakech, dans les montagnes de l'Atlas. Trois jours après le tremblement de terre qui a endeuillé le Maroc, ils n'ont trouvé aucun survivant sous les décombres.

Au Maroc, village par village, les secouristes internationaux avancent dans l'espoir de trouver des survivants, plus de 72 heures après le terrible séisme qui a ébranlé le pays dans la nuit de vendredi à samedi, causant la mort de près de 3000 personnes. Dès dimanche, "une course contre la montre" était enclenchée pour venir en aide aux populations les plus isolées dans les montagnes de l'Atlas, prévenait le Croissant Rouge.

Dans le douar de Imi N’Tala, à quelques kilomètres d'Amizmiz, cette course semble être perdue. Vendredi soir, une partie d'une falaise s'est effondrée sur ce village reculé de l'Atlas.

La route qui y mène a été dégagée dimanche et les secouristes espagnols, britanniques et qataris ne sont arrivés que lundi.

"La notion de temps est fondamentale"

"Nous avons passé la journée ici. (...) Nous sommes venus avec des capteurs sonores pour tenter de trouver des survivants", a expliqué à BFMTV Angy, membre de l'unité internationale de recherche et de secours britannique.

Mais les capteurs sont restés silencieux. Aucun survivant n'a été retrouvé ce lundi par les secouristes. À Imi N’Tala, il n'y a plus que des cadavres sous les décombres. Depuis le tremblement de terre, au moins 25 corps sans vie ont été extraits des ruines de ce village de 500 habitants. 

"La notion de temps est fondamentale. Avec ce type de construction et avec ce type de séisme, le plus rapidement on arrive, le plus de chance on a de sauver des gens", explique Julio, membre de l'unité militaire d'urgence espagnole.

"Le gouvernement n'a pas fait son travail comme il faut"

Difficilement accessibles par les routes, qui ont été endommagées ou obstruées par des blocs de pierre, des villages isolés ont longuement attendu l'arrivée des secours depuis samedi.

"On a vu des gens essayer de déplacer de gros rochers avec leurs mains nues pour dégager les routes", expliquait dimanche Hossam Elsharkawi, directeur régional du Croissant rouge pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord.

"On a demandé de l'aide pendant 14 heures mais il n'y a rien [eu], personne", témoigne au micro de BFMTV Raihana, une habitante de la région qui a perdu dix membres de sa famille dans le tremblement de terre.

"On est vraiment déçus parce que le gouvernement n'a pas fait son travail comme il faut", dit-elle.

Plus de 72 heures après le drame, les opérations de secours vont se poursuivre ce mardi pour tenter de sauver d'éventuels rescapés, même si les probabilités de survie s'amenuisent de jour en jour.

En Turquie (frappée d'un très violent séisme en février), "nous avons réussi à trouver une femme vivante après six jours et demi. Il y a toujours de l'espoir", a toutefois plaidé auprès de l'AFP la cheffe de l'équipe espagnole, Annika Coll. "Il est aussi important de retrouver les corps sans vie car les familles doivent savoir et faire le deuil", dit-elle.

Dominique Mari et Théo Touchais, avec Ariel Guez