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Mali

Sauver le Mali : le seul dossier que la communauté internationale saura régler

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À la différence de la crise syrienne, celle qui afflige le Mali peut être réglée. Comment? François Hollande, Hillary Clinton, le président du Mali Modibo Diarra, et des ministres et même des présidents de tous les pays alentour, ont pris la parole ces derniers jours. Personne à New York, siège de l'ONU, ne doutait de la justesse de la démarche militaire, celle qui consiste à former une force armée spéciale dans le but de "reconquérir" le Nord.

Hollande parle de reconquête, Hillary aussi. Diarra ne demande que cela, et peu lui importe que ce soit une opération spécialement africaine: "j'ai sollicité la Cédéao, l'Union africaine, l'ONU, la France, les Etats-Unis, et j'en passe. Il faut une intervention sous le Chapitre 7 de la Charte de l'ONU, pour former une force militaire internationale, avec tous ceux qui veulent et peuvent aider à la reconquête du territoire occupé... Cette stratégie doit renforcer les organisations sous-régionales [Cédéao] et les États de la région."

Ainsi, pour le Premier ministre malien, qui est l'homme détenant le vrai pouvoir constitutionnel, l'africanité de l'opération n'est pas primordiale. Le Mali est dans un État déplorable, et Diarra n'est pas un rêveur ni un briscard de la politique africaine des clans et des prébendes.Il veut du Chapitre 7, c'est-à-dire une autorisation légale pour faire la guerre.

Seuls trois États prêts à la guerre : France, Nigéria, Tchad

De source diplomatique à Paris, trois pays sont aptes à mettre des troupes sur le terrain: le Nigéria, le Tchad, et la France. Un État qui aurait pu aider mais qui s'abstient, contre toute logique apparente, est l'Algérie.

Et c'est le Tchad qui a été parfaitement direct: son ministre des Affaires étrangères a dit, mercredi à New York, qu'il fallait aller au contact des terroristes religieux. Ceci malgré le fait que le Tchad compte des réfugiés par centaines de milliers des pays voisins - Soudan, Sud-Soudan, et République centrafricaine.

En somme, tous les pays de la région Sahel sont sous des pressions que l'Europe n'imagine pas, et il est vrai que si le Nord-Mali devient un genre de Waziristan, alors c'est l'ouverture d'un deuxième front dans la guerre contre le terrorisme qui commence.

Harold Hyman